Un accord israélo-libanais sur leur frontière maritime
Le président du Liban Michel Aoun et son directeur des négociations avec Israël Elias Bou Saab, au lendemain de l'accord.
Grâce à la médiation des États-Unis, le Liban et Israël ont conclu un accord important sur la délimitation de leur frontière maritime en mer Méditerranée, soutenu en cela par la France. Un accord accepté par Israël le 11 octobre et par le Liban le 13 octobre, dont se sont félicités les présidents Joe Biden et Emmanuel Macron, tout comme le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres.
Jérôme Besnard
20 octobre 2022 à 08:59
Partager via
La lecture des articles est réservée aux abonnés
On connaît les rapports traditionnellement tendus entre Israël et le Liban, notamment du fait de l’ingérence des États d’Israël, de la Syrie et de l’Iran dans la politique libanaise. Malgré le cessez-le-feu de 2006, Israël et le Liban sont toujours officiellement en guerre, une situation provoquée à l’origine en 1968 par la riposte israélienne aux attentats de l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP) perpétrés notamment depuis le territoire libanais. Une situation qui a notamment conduit Israël à occuper le sud du Liban de 1978 à 2000.
Outre l’importance de l’accord qui vient d’être signé comme symbole de normalisation des relations israélo-libanaises, il va permettre à ces deux pays de sécuriser l’exploitation gazière dans leurs espaces maritimes situés en mer Méditerranée. Israël aura la liberté d’exploiter le gisement de Karish où il souhaitait commencer une production gazière dans quelques semaines. Le Liban, pour sa part, se voit confier en totalité l’exploitation du gisement de Cana, situé en partie dans les eaux israéliennes. Israël recevra une compensation financière sur les revenus de ce dernier.
Cet accord est également une bonne nouvelle pour la société française TotalEnergies qui a remporté une licence d’exploitation du champ gazier de Cana.
Cette concrétisation pourrait être l’un des derniers actes politiques forts du président libanais Michel Aoun, 87 ans, dont le mandat est arrivé à expiration cet été. Il occupe ce poste depuis près de six ans, et selon la constitution libanaise, son successeur devra comme lui être issu de la communauté catholique maronite. La situation économique du Liban demeure très préoccupante, d’autant plus depuis le déclenchement du conflit russo-ukrainien.
Un autre conflit gazier subsiste en Méditerranée, celui qui oppose la Turquie d’un côté et Chypre et la Grèce de l’autre. Il explique en partie les menaces récurrentes d’Ankara à l’encontre de la souveraineté d’Athènes sur certaines îles du Dodécanèse.
Jérôme Besnard
Soutenez un média 100% indépendant
Pour découvrir la suite, souscrivez à notre offre de pré-abonnement
Participez à l'essor d'un média 100% indépendant
Accédez à tous nos contenus sur le site, l'application mobile et la plateforme vidéo
Profitez de décryptages exclusifs, d'analyses rigoureuses et d'investigations étayées
Soyez le premier à ajouter un commentaire