Géopolitique

Ultralibéral et déjanté, Javier Milei, le nouvel homme fort de l’Argentine

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« L’homme de la pampa, parfois rude, reste toujours courtois ». Ces mots prononcés par Lino Ventura dans les Tontons flingueurs – dialogues de Michel Audiard – ne s’appliquent pas au nouveau président argentin.
Javier Milei est vulgaire. Chez lui, l’insulte est comme une seconde nature. Avec sa coupe rétro et ses tempes garnies, il ressemble à un chanteur pop britannique, mais ce n’est pas une guitare qu’il brandit en public, mais une tronçonneuse. Pour le reste, le show est toujours au rendez-vous. Pendant la campagne, ce n’étaient pas des meetings, mais de véritables concerts auxquels son public assistait. « Vive la liberté, putain ! », hurlait l’homme en un état de transe. Le slogan était aussitôt repris en chœur par ses milliers de fans.
L’homme a été chanteur de rock. Il connaît donc la scène, en maîtrise tous les rouages et le décorum. Javier Milei a aussi joué au foot. Il aime le spectacle, même si c’est surtout à une carrière dans la finance qu’il doit sa fortune. Il a en effet gagné beaucoup d’argent. Et aujourd’hui, il croit pouvoir gérer l’Argentine comme une entreprise.
 
Le contexte est porteur. La crise économique asphyxie littéralement le pays. C’est la raison pour laquelle Alberto Fernandez, l’actuel président, a choisi de ne pas se représenter. Ce n’est pas la première fois que l’Argentine se rapproche du vide. À la fin des années 2000, le peso avait été dévalué de 70 %. Des quartiers entiers de Buenos Aires regorgeaient de « cartoneros », une population dont la survie dépendait de la collecte de cartons et qui, tels des fantômes de la faim, arpentait la nuit les ruelles de la capitale… Cette fois-ci, c’est l’inflation, le problème. Elle dépasse les 100 %.
Depuis plusieurs années, les Argentins ont vu leur pouvoir d’achat se réduire comme peau de chagrin, d’où l’attention particulière qu’ils ont soudain pour ce quinquagénaire hargneux un peu étrange, inconnu jusqu’ici, et qui vit seul avec cinq chiens, produits du clonage d’un premier chien baptisé « Co…

Régis Le Sommier

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Commentaires

Guillaume Fourmentin

Il y a 2 semaines

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On peut se demander l’opportunité d’une telle élection alors que l’Argentine sonnait aux portes des BRICS. D’aucun voyant là la main de Moscou, d’autres verront ils peut être dans un president pro-dollar la main de Washington…

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