Turquie : sévère défaite du parti d’Erdogan aux élections municipales
Le Président de la Turquie Recep Tayyip Erdogan
Le parti d’opposition de gauche CHP emporte 14 des 30 métropoles de Turquie alors que le parti au pouvoir AKP et ses alliés n’en conservent que 12. Un revers historique pour Recep Tayyip Erdogan, 70 ans, au pouvoir depuis trois décennies et dont le mandat actuel de chef d’État cours jusqu’en 2028.
Jérôme Besnard
1 avril 2024 à 09:42
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Avec 37,74 % des voix le Parti républicain du peuple (CHP), héritier théorique des idées de Mustapha Kemal Atatürk, formation politique classée à gauche, est arrivé en tête devant le Parti de la justice et du développement (AKP), islamiste et néo-ottoman, et son allié nationaliste MHP, qui n’obtiennent que 35,49 % des voix. Avec 5,68 %, les Kurdes du HDP/DEM arrivent troisième avec 5,68 % des voix et gagnent le scrutin dans trois métropoles de l’est du pays dont Diyarbakir, considérée comme la capitale du Kurdistan de Turquie, après avoir été une ville arménienne jusqu’au génocide du début du XXe siècle.
A Istamboul, principale ville du pays, le maire sortant Ekrem Imamoglu (CHP), 52 ans, étoile montante de l’opposition, est réélu malgré l’implication personnelle d’Erdogan (lui-même ancien maire de la ville) dans la campagne électorale. Les Stambouliotes sont descendus dans la rue pour fêter cette réélection De même à Ankara, capitale administrative de la Turquie, Mansur Yavas (CHP), 68 ans, conserve les rênes de la municipalité.
Pas d’inflexions géopolitiques au programme
Ekrem Imamoglu et Mansur Yavas sont désormais les favoris pour incarner le visage de l’opposition à l’occasion des prochaines élections présidentielles qui n’auront lieu qu’en 2028. Le CHP l’emporte également à Smyrne et Antalya sur la côte méditerranéenne, ainsi qu’à Bursa, au nord-ouest du pays. L’AKP conserve principalement des métropoles de second ordre, situées au centre du pays, sur le plateau anatolien.
Cette défaite de l’AKP aux élections locales ne devrait pas affecter à moyen terme les options géopolitiques de la Turquie, qui reste membre de l’OTAN sans couper les ponts avec la Russie et qui s’oppose fermement, au moins dans son discours, à la riposte israélienne menée dans la bande Gaza après l’attaque terroriste meurtrière du Hamas le 7 octobre dernier. Le logiciel néo-ottoman développé par Erdogan dans la région, notamment contre l’Arménie en appui de l’Azerbaïdjan, devrait également …
Jérôme Besnard
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