La gauche slovaque est arrivée en tête des élections législatives avec un programme hostile aux positions de l’UE et des États-Unis dans le conflit ukrainien. Qualifié de « populiste » par ses opposants, Robert Fico, son leader, a déjà été par deux fois aux responsabilités.
Jérôme Besnard
3 octobre 2023 à 07:24
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L’ancien Premier ministre socialiste slovaque, Robert Fico, 59 ans, pourrait revenir au pouvoir dans son pays. Son parti, le Smer-SD, a en effet remporté samedi 30 septembre les élections législatives avec 23 % des voix et 42 sièges de députés sur les 150 que compte le Conseil national de Slovaquie. Robert Fico va donc tenter de bâtir une coalition parlementaire susceptible de constituer une majorité. « S’il parvient à former un gouvernement, il sera sans doute la nouvelle bête noire de Bruxelles », commente Yann Caspar journaliste franco-hongrois basé à Budapest. Le grand perdant du scrutin de samedi est le parti conservateur de centre droit, OLaNO, affaibli par une série de scandales. Avec ses alliés centristes, il passe de 65 à 16 sièges.
Sympathies prorusses
Jouant volontiers sur le ressentiment anti-occidental dans son pays, Robert Fico, juriste de formation, affiche une nette sympathie pour la Russie de Vladimir Poutine. Il a ainsi annoncé vouloir cesser toute aide militaire de la Slovaquie à l’Ukraine s’il revenait au pouvoir. Flattant volontiers la fibre populiste d’une partie de l’électorat slovaque, Robert Fico a déjà gouverné le pays de 2006 à 2010 puis de 2012 à 2018. Il est donc loin d’être un inconnu au sein de la classe politique européenne.
La nouvelle donne politique sortie des urnes samedi dernier en Slovaquie inquiète évidemment la sphère pro-occidentale, non en raison du poids stratégique de ce pays de 5,5 millions d’habitants, mais du fait de la très probable arrivée dans le concert des dirigeants des États de l’Union européenne d’une nouvelle voix dissonante propre à soutenir, par exemple, celle de Viktor Orban. Le très conservateur chef du gouvernement hongrois est néanmoins plus modéré que Robert Fico dans son positionnement politique.
Jérôme Besnard
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