Géopolitique

Serbes du Kosovo : ce peuple qu’on oublie trop souvent

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« Le Kosovo, c’est le cœur de la Serbie ! Stop à la violence ». Interprétés par certains médias comme une provocation directe, ces mots sont ceux inscrits en cyrillique par Novak Djokovic lundi dernier, alors qu’il venait de remporter un match du tournoi de Roland-Garros.  Le tennisman serbe a par la suite confirmé ses propos et n’a pas souhaité répondre à la Ministre française des sports, Amélie Oudéa-Castéra, qui a considéré de son côté que ces propos n’étaient « pas appropriés ».
 
Le message de Novak Djokovic est loin d’être anodin. Il fait écho à un sentiment identitaire fort pour la population serbe. Bien que cette province fait partie intégrante de leur histoire, les Serbes sont aujourd’hui largement minoritaires au Kosovo. Seuls 120 000 Serbes sont aujourd’hui restés vivre sur leurs terres historiques. Ce qui représente 5% de la population globale de la région. 40 000 Serbes sont concentrés dans le nord de la région, notamment dans la ville de Kosovska Mitrovica considérée par certains comme la « Berlin des Balkans » en raison de sa division.  Les autres 80 000 Serbes se retrouvent dispersés au sud de la rivière Ibar où certains vivent dans des villages enclavés comme celui de Velica Hoca, où Régis Le Sommier et son équipe s’étaient rendu en décembre dernier.
 
Le Kosovo, la « Jérusalem serbe »
 
L’attachement des Serbes au Kosovo ne peut se comprendre sans sa dimension spirituelle. Les Serbes désignent volontiers leur province sud sous le vocable de « Kosovo et Métochie ». La Métochie constitue la moitié ouest de la région du Kosovo. Ce nom rappelle qu'elle était historiquement un « métochion », c'est-à-dire qu'elle dépendait d'un monastère orthodoxe. « Métochie » signifie aussi « terre d’église ». Et pour cause, elle concentre la grande majorité des monastères les plus célèbres comme celui de Decani ou de Peč. Les monastères du Kosovo abritent encore aujourd’hui des communautés de moines et de moniales. Ils constituent des terres sacrées de l’orthodoxie serbe. …

Sofia Gau

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