Géopolitique

Séisme en Turquie et en Syrie : l’OMS alerte sur les risques d’épidémie

Sept jours après, le bilan est effarant. Le décompte officiel fait état de 35 000 morts et 400 000 évacuations, victimes du séisme de magnitude de 7,8 qui a frappé le sud-ouest de la Turquie et le nord-ouest de la Syrie dans la nuit du 6 février. Plus d’une centaine de répliques ont aggravé les dégâts, alors que l’hiver empêche les sinistrés de soigner correctement leurs blessés. L’aide internationale s’est rapidement organisée, des secouristes du monde entier se sont portés au-devant d’une situation plus que chaotique. Mais les risques sont désormais d’ordre sanitaire : avec le froid et les conditions d’hygiènes déplorables, les organismes sont sensibles aux épidémies, comme le souligne l'OMS qui craint une crise sanitaire majeure. Celle-ci pourrait causer même plus de dommages que les séismes eux-mêmes.

L’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) a annoncé dans un communiqué publié le 10 février avoir débloqué un fond d’urgence de 3 millions de dollars ainsi que « 72 tonnes de fournitures pour des soins de traumatologie et de chirurgie d’urgence, y compris des traitements, afin de soutenir les opérations en cours dans ces deux pays », répartis entre la Syrie et la Turquie. Ces fournitures d’urgence « sont destinées à la prise en charge des traumatismes subis lors des séismes et au traitement de maladies telles que la pneumonie », précise le communiqué. L'association SOS Chrétiens d’Orient, présente à Alep, explique photo à l’appui que « les drains d'eau crachent de l'eau mêlée de sang ». L’espoir de trouver des survivants s’amoindri d’heures en heures.
 
 
La Syrie oubliée de l’aide internationale ?
 
Beaucoup d’associations ont regretté que la réponse internationale ait d’abord afflué massivement vers la Turquie. Si ce pays est pour l’heure le plus meurtri avec 31 643 morts recensés, la Syrie restait oubliée, à cause des sanctions internationales qui pèsent contre le régime de Damas. Comme le relaie Le Point, le chef de l'agence humanitaire de l'ONU Martin Griffiths a reconnu que « jusqu'à présent » l’ONU avait « fait défaut aux gens du nord-ouest de la Syrie ». Des Syriens qui « se sentent à juste titre abandonnés », a-t-il complété, un échec à « corriger […] au plus vite ». Mais Tedros Adhanom Ghebreyesus, le chef de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), a pu rencontrer le président syrien Bachar el-Assad dimanche. Celui-ci serait prêt à ouvrir des points de passages aux frontières pour acheminer l'aide aux zones sinistrées. Pour l’heure, le seul point de passage officiel avec la Turquie se trouve à Bab Al-Hawa.


 

Mayeul Chemilly

Soutenez un média 100% indépendant

Pour découvrir la suite, souscrivez à notre offre de pré-abonnement

Participez à l'essor d'un média 100% indépendant
Accédez à tous nos contenus sur le site, l'application mobile et la plateforme vidéo
Profitez de décryptages exclusifs, d'analyses rigoureuses et d'investigations étayées

Commentaires

Soyez le premier à ajouter un commentaire

À lire

Enseignement : les défis du gouvernement Barnier

Si la personnalité du ministre de l’Éducation nationale déconcerte un peu, il en va autrement de de son collègue de l’Enseignement supérieur et du ministre délégué à la Réussite scolaire qui sont à la hauteur des enjeux. Reste à savoir comment sauver le navire.

UE : des objectifs commerciaux qui dépendent des élections présidentielles américaines

À moins d'un mois des élections présidentielles américaines, l'Union européenne envisage tous les scénarios possibles, afin de préparer leurs réactions sur les sujets commerciaux entre les États-Unis et l'UE.

Une nouvelle loi immigration prévue pour 2025

Maud Bregeon, porte-parole du gouvernement, a annoncé dimanche 13 octobre qu'une nouvelle loi sur l'immigration serait examinée début 2025. Moins d’un an après un texte dénoncé par la gauche, ce projet vise à prolonger la détention des étrangers en situation irrégulière jugés dangereux.

Sur la piste du baron Ungern

Un texte jusque-là inédit, permet une nouvelle approche, sombre et violente, d’un de ces « seigneurs de la guerre » qui s’illustrèrent aux confins de la Chine et de la Russie aux lendemains de la Première guerre mondiale. Ce Balte passé chez les Bouriates n’est autre que le mythique général baron Ungern.

Le 19 septembre, l’Empire contre-attaque dans les pages d'OMERTA !

Vous l’attendiez, il arrive ! Le sixième numéro du magazine trimestriel OMERTA saisit l’occasion de la campagne présidentielle américaine qui bat son plein entre Donald Trump et Kamala Harris pour une plongée au cœur de l’Amérique et de ses réseaux en France, en Europe et dans le reste du monde

À Voir

Iran : retour d'expérience sur CNews de Régis Le Sommier