Loin des clichés habituels, l’universitaire Jean-Robert Raviot entreprend dans son nouveau livre de décrypter l’origine et les lignes de force de la logique de puissance qui a survécu aux changements de régimes en Russie. Il en ressort une analyse historique convaincante et très utile pour comprendre les ressorts de la politique menée par Vladimir Poutine.
Jérôme Besnard
14 février 2024 à 06:30
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Partant du constat que « la Russie perçoit l’extension de l’OTAN sur son flanc occidental comme une menace croissante pour sa sécurité et son intégrité », Jean-Robert Raviot, professeur en études russes et post-soviétiques à l’Université Paris-Nanterre, a entrepris de comprendre l’origine de cette réaction. L’auteur situe ainsi au sein du Kremlin le centre de la dynamique de puissance propre au logiciel impérial russe. Ce faisant, il observe la permanence d’une « dynamique moscopolite » aux ressorts archaïques, employée au service d’une indéniable puissance continentale.
Concernant la « dynamique moscopolite », Jean-Robert Raviot précise qu’il n’y a pas de pathologie impériale russe mais bien un logiciel impérial qui remonterait à 1480 et au grand-prince de Moscou Ivan III. Ce logiciel, animé par la nécessité de conduire la guerre et de centraliser le pouvoir, serait encore à l’œuvre dans le post-empire russe contemporain, tirant sa capacité de résilience dans sa capacité à générer de façon récurrente des directions politiques stables. D’abord puissance continentale, puis se tournera vers l’Europe lorsque Pierre le Grand fixera sa capitale à Saint-Pétersbourg, avant de devenir une puissance continentale en annexant le Caucase et l’Asie centrale. La principale tâche des Soviétiques sera de conserver et de renforcer l’État jusqu’à l’échec final de Gorbatchev débouchant sur un post-empire : l’actuelle Fédération de Russie.
Un « impérialisme défensif »
Face à ce post-empire, l’Ukraine aurait, selon l’auteur, « opté pour une stratégie que le politiste Fiodor Loukianov a qualifiée d’État-kamikaze en faisant le choix inconditionnel de l’Occident au détriment de la poursuite de la politique d’équilibre entre la Russie et l’Occident ». Ce choix serait moins la résultante d’un nationalisme ukrainien anticommuniste « banderiste » que le fruit de la politique d’ukrainisation soviétique et moscopolite menée à partir des années 1960.
Quan à la puissance continentale russe …
Jérôme Besnard
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Commentaires
philippe paternot
Il y a 5 mois
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0
on a pu entendre pour la première fois depuis des années poutine parler dans son interview par tuker carson,
philippe paternot
Il y a 5 mois
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