Géopolitique

[Reportage] Bruxelles, sonnée… ou indifférente après l’attentat ?

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Neuf heures et demie du matin, dans le quartier populaire des Marolles, au centre de Bruxelles, qui rassemble une importante population d’origine nord-africaine. Dans un café de la place du Jeu-de-Balle, la discussion s’engage avec un libraire français installé à proximité : « C’est triste à dire, mais les gens sont plus préoccupés par l’arrivée du froid que par l’attentat d’hier soir. Les écoles européennes et néerlandophones sont restées fermées, mais les écoles publiques francophones sont restées ouvertes ». Effectivement, la température extérieure est de 7°. Comme d’habitude, les brocanteurs ont déballé leur marchandise. C’est à cet en droit que Tintin fait l’acquisition d’une maquette de bateau dans l’album Le Secret de la Licorne (1943).
 
Onze heures du matin. Je suis presque le seul client attablé « Au Vieux Saint Martin », une brasserie du quartier huppé des Sablons. La presse belge a bouclé trop tôt hier soir pour pouvoir livrer une analyse développée du drame qui s’est noué en marge du match de football entre les équipes nationales de Belgique et de Suède.
Midi, dans le quartier du Palais Royal. Les rues sont pavoisées aux couleurs de la Belgique et du Portugal, dont le président est attendu pour une visite d’État de trois jours, qui ne sera pas annulée. Des patrouilles de police circulent dans le parc Royal. Des militaires ont renforcé la sécurité devant le Parlement. Le sociologue français avec qui j’ai rendez-vous pour déjeuner dans un cercle privé des environs ne viendra pas. Il a apparemment renoncé en raison de l’attentat.

Sciure et bouquets de fleurs


Quinze heures pile, à l’angle du square Sainctelette et du boulevard d’Ypres. Quelques journalistes étrangers commentent l’attentat sur les lieux où il s’est déroulé, au rez-de-chaussée d’un immeuble de la BNP. Un impact de munition de guerre est visible dans la vitrine. Quelques bouquets de fleurs sont posés par terre. À l’intérieur, de la sciure marque l’emplacement du corps de l’une des deux victimes …

De notre envoyé spécial, Jérôme Besnard

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