Le directeur de la rédaction d’OMERTA, Régis Le Sommier revient sur la prolifération inquiétante des refus d’obtempérer, alors que l’on vient d’apprendre l’interpellation du rappeur Zola pour un tel délit et que la France est encore émue aux larmes par le témoignage de l’épouse du gendarme Éric Comyn écrasé par un multirécidiviste étranger.
Régis Le Sommier
29 août 2024 à 14:00
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En 2023, 23 000 refus d’obtempérer ont été enregistrés, soit un toutes les 30 minutes. Pour les forces de l’ordre, l’augmentation exponentielle de ce type de délits a occasionné un changement d’attitude aux points de contrôle. Avant, lever le bras pour indiquer à un automobiliste ou à une moto qu’il va être contrôlé n’était pas considéré comme une source de danger, à moins que l’interpelé ne s’appelle Jacques Mesrine, Roger Knobelspiess ou Francis le Belge, auquel cas le banal contrôle pouvait se terminer en fusillade. Mais en dehors de ces individus particuliers, le geste s’accompagnait naturellement d’un ralentissement du dit véhicule qui instinctivement venait se ranger sur le bas-côté. Cette pratique a été la routine pour des générations de gendarmes et de policiers français. C’était tellement banal que les refus d’obtempérer n’avait jamais fait l’objet d’un rapport chiffré officiel avant cette année. Le rapport du SSMSI, le service de statistique du ministère de l'Intérieur, a été publié en avril. Il est basé sur les déclarations des forces de l'ordre. Il établit les refus d’obtempérer depuis 2016. Il montre aussi que l’année record fut 2021, avec 27 300 cas et donc que, dans les années qui suivent, le chiffre a tendance à légèrement baisser tout en restant largement au-dessus des 20 000 cas, ce dont il faut se réjouir. On apprend aussi que la plupart de ces refus d’obtempérer ne mettent heureusement pas la vie de quelqu’un en cause, forces de l’ordre ou passant, mais qu’il existe aussi des « refus d’obtempérer aggravés », au nombre de 12 par jour. Autrement dit, le refus d’obtempérer c’est un peu la loterie ou la roulette russe dans nos rues.
Percuté de plein fouet
Aujourd’hui, la hantise d’une accélération soudaine traumatise policiers et gendarmes quand ils surveillent aux points de contrôle. A Mougin, l’adjudant Éric Comyn n’a même pas eu le temps de réaliser qu’un véhicule fonçait vers lui, encore moins de lui faire signe de s’arrêter. Une vidéo montre …
Régis Le Sommier
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