Présidentielle américaine : les Républicains d’aujourd’hui sont-ils les démocrates d’hier (et vice-versa) ?
Dick Cheney, ancien vice-président des USA
Dans cette drôle d’élection présidentielle américaine qui voit s’affronter Donald Trump et Kamala Harris et où les démocrates sont soutenus par certains républicains et les républicains par certains démocrates au point qu’on peut se demander si les vocations et les dynamiques de ces deux partis ne se sont pas inversées. Voici quelques éléments pour expliquer ce phénomène très particulier.
Régis Le Sommier
17 septembre 2024 à 04:45
Partager via
La lecture des articles est réservée aux abonnés
Kamala Harris l’a rappelé au cours du débat il y a deux semaines, près de deux cents figures républicaines ont rejoint sa candidature dont Dick Cheney et sa fille Liz Cheney. Premier constat : cette année, les deux candidats mettent en avant les prises de guerre qu’ils ont fait dans l’autre camp. Cela est déjà arrivé par le passé mais jamais avec une telle ardeur. Par exemple, que Harris se vante dans le débat d’être soutenu par Dick Cheney, est un véritable choc. Cheney c’est le « Dark Vador » de la politique américaine, l’architecte de la guerre en Irak, le vice-président dont le surnom justement était « Vice », surpuissant au point qu’on se demandait si dans le fond, il n’était pas le vrai président, responsable d’un désastre qui coûta à l’Amérique trois trillions de dollars et mis le feu au Moyen Orient avec comme cadeau pour le monde entier : Daech ! Tout de même. Ce n’est pas rien ! Ce n’est pas quelqu’un dont, normalement, on se réjouit de compter parmi les siens. Au point qu’on peut se demander si Kamala Harris n’a pas perdu la tête. On rajoutera à ces ralliements marquants celui de John Bolton, figure néoconservatrice, vous savez ces gens que Georges Bush père appelait « les cinglés du sous-sol » de la Maison Blanche, et qui passent leur vie à vouloir déclencher des guerres un peu partout sur la planète…
Un Kennedy chez les républicains
Chez Trump aussi, on se targue de récupérer des démocrates. Curieux, ou logique. On va le voir. Il s’agit, bien sûr, d’abord de Robert Kennedy Jr, dont le ralliement a fait le plus sensation. Imaginez, un Kennedy, un membre de la famille la plus démocrate du pays qui rallie les républicains, c’est historique. Même si les autres Kennedy ont tôt fait de renier ce rejeton encombrant et marginal depuis toujours, cela reste quand même le neveu de John, le président, et le fils de Robert, procureur général, le ministre de la Justice, tous deux assassinés. Dans le paysage politique américain, ça compte. RFK Jr était entré dans la …
Régis Le Sommier
Soutenez un média 100% indépendant
Pour découvrir la suite, souscrivez à notre offre de pré-abonnement
Participez à l'essor d'un média 100% indépendant
Accédez à tous nos contenus sur le site, l'application mobile et la plateforme vidéo
Profitez de décryptages exclusifs, d'analyses rigoureuses et d'investigations étayées
Soyez le premier à ajouter un commentaire