Pourquoi l’armée française renforce sa présence en Roumanie
L'armée française en Roumanie
L’annonce récente par les autorités françaises de l’envoi de renforts mécanisés en Roumanie, dont un escadron de chars Leclerc et une compagnie de véhicules blindés d‘infanterie, est motivée par plusieurs raisons. Si, au premier abord, l’objectif affiché est bien de renforcer le flanc Est du dispositif OTAN mis en place à la suite de l’intervention russe en Ukraine, ce n’est pas la seule raison.
Jérôme Besnard
18 octobre 2022 à 13:19
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Paris voit dans le renforcement de son implication militaire en Roumanie (mission Aigle), un geste d’amitiés destiné à parachever la relance des relations franco-roumaines. On sait le rôle central que joua la France dans l’histoire roumaine contemporaine : union de la Valachie et de la Moldavie sous la protection diplomatique de l’Empereur Napoléon III, puis victoire commune de 1918, après l’envoi en Roumanie de la Mission militaire Berthelot, débouchant sur la naissance de la Grande Roumanie (annexion de la Transylvanie au détriment de la Hongrie).
À la chute du Rideau de fer, la France a pu apparaître comme en retrait dans l’Est européen, par rapport à l’Allemagne réunifiée notamment, pressée de jouer les premiers rôles en Europe centrale et orientale. Mais les importantes positions économiques prises ces trois dernières décennies en Roumanie par Renault, la Société Générale ou encore Orange ont convaincu Paris de renouer des liens d’importance avec Bucarest. Les ambassadeurs réciproques des deux pays ont également œuvré à ce rapprochement, qu’il s’agisse de Laurence Auer à Bucarest ou de Luca Nicolescu à Paris, ce dernier venant d’ailleurs d’intégrer le gouvernement roumain comme secrétaire d’État chargé de l’entrée de la Roumanie dans l’OCDE.
Hostilité vis-à-vis de la Russie
La Russie est considérée comme la principale menace par la Roumanie, à l’instar de ce qui est ressenti en Pologne. Le souvenir de l’invasion du pays par l’Armée rouge à la fin de la Seconde Guerre mondiale est encore dans beaucoup d’esprits. Mais il existe des clivages politiques qui influent sur cette perception : si la droite libérale (PNL) est très atlantiste, certains éléments du Parti Social Démocrate (PSD), héritier des communistes, ont longtemps affiché leur proximité avec la Russie de Vladimir Poutine.
Ensuite, le retrait largement entamé des troupes françaises en Afrique, notamment sous la pression de gouvernements soutenus par la Russie, nécessite de retrouver des théâtres …
Jérôme Besnard
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