Culture

Portugal 1974-2024 : Pour comprendre la Révolution des œillets

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C’est une chanson de Zeca Afonso intitulée « Grândola, vila morena » qui donne le signal de la révolte dans la nuit du 24 au 25 avril 1974. Des régiments se mutinent contre le pouvoir portugais incarné par le successeur de Salazar, Marcelo Caetano. L’insurrection militaire se veut pacifique et le sera pour l’essentiel. Caetano partira en exil au Brésil sans vraiment tenter de résister. Cette révolution se traduit surtout par le retour triomphal dans le pays des dirigeants de gauche exilés : le socialiste Mario Soares et le communiste Alvaro Cunhal. Au bout de quelques mois, les militaires démocrates s’effaceront devant les partis politiques traditionnels. En 1986, le Portugal intégrera l’Union européenne. 

Salazar, « démocrate-chrétien autoritaire »


Depuis quinze ans, le Portugal était embourbé dans une guerre coloniale sur le sol africain, principalement en Angola, au Mozambique et en Guinée-Bissau. Depuis le XVIe siècle, le Portugal y a construit un colonialisme original, basé sur les comptoirs maritimes et le métissage avec la population locale. En face d’eux, les insurgés sont aidé, par Cuba et l’URSS. Contre le cours de l’Histoire, Salazar a décidé de sauver coûte que coûte cet empire qui n’est plus que le fantôme de la splendeur lusitaine d’antan.

Comme le résume bien Sébastien Lapaque dans Le Figaro après la lecture de la monumentale biographie que vient de consacrer Yves Léonard à Antonio de Oliveira Salazar (1889-1970), ce professeur d’économie catholique, parvenu au pouvoir en 1932 après avoir été ministre des Finances, « plus qu’un chef fasciste (…) fut un démocrate-chrétien autoritaire », avant tout préoccupé de redresser les comptes et la morale publique. Malgré une dictature répressive envers les forces politiques de gauche, le Portugal évitera le scénario espagnol d’une guerre civile sanglante. Fidèle à l’antique alliance de son pays avec l’Angleterre, Salazar fait du Portugal un des cofondateurs de l’OTAN en 1949.

Dominique de Roux, le Byron de Lisbonne

Jérôme Besnard

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