En raison de la forte participation aux récentes Législatives, le paysage politique polonais pourrait bien être bouleversé. Les conservateurs, pourtant arrivés en tête du scrutin, se trouveraient dans l’incapacité de former une coalition et de demeurer au pouvoir.
Jérôme Besnard
16 octobre 2023 à 13:49
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Basculement politique en vue à Varsovie ? Le 15 octobre, les Polonais se sont déplacés pour élire leurs députés. Un scrutin riche d’enseignements.
Tout d’abord, contrairement à ce qu’ont affirmé certains médias français, la poussée de l’opposition en Pologne n’est pas une surprise. Depuis plusieurs mois, elle mobilise ses troupes, y compris dans la rue en recourant à des manifestations de masse. Le premier résultat de cet activisme est un taux de participation historique depuis trois décennies : 73 % des inscrits se sont déplacés dimanche 15 octobre. Ce lundi 16 à midi, les résultats définitifs du scrutin n’étaient pas encore proclamés.
D’après les sondages de sortie des urnes, le parti conservateur Droit et Justice (PiS), au pouvoir depuis 2015, arriverait en tête avec 36,8 % des voix. Cependant, il serait en peine de former une coalition majoritaire. Seul allié potentiel : la Confédération, un parti encore plus conservateur que le PiS. Or, cette dernière, qui espérait progresser fortement, n’obtiendrait que 6,2 % des suffrages exprimés. Faute pour le PiS et son possible allié d’obtenir une majorité absolue de 231 sièges à la Diète polonaise, la route serait donc ouverte à une coalition entre les libéraux de Donald Tusk (membre du Parti Populaire Européen, à l’instar des LR français), forts de leurs 31,6 % estimés, des démocrates-chrétiens, alliés de Renaissance (majorité présidentielle) au Parlement européen (en progression, avec 13,5 %) et des socialistes (en baisse, avec 8,6 %).
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