Géopolitique

Pierre Martinet : « ce médecin militaire était-il à Gaza pour faire du renseignement ? »

La lecture des articles est réservée aux abonnés

Nos confrères du Canard enchaîné ont révélé mercredi 8 novembre la fin de la présence d’un médecin militaire français au sein d’une antenne de Médecins sans frontières (MSF) à Gaza. Selon l’ONG, ce médecin spécialisé dans la chirurgie réparatrice serait sorti par le poste-frontière égyptien, seul point de passage terrestre ouvert avec Gaza. Il se serait trouvé là-bas sur ses congés, malgré l’avis défavorable de sa hiérarchie concernant ce déplacement en Palestine.
 
Mais selon les sources du Canard, également évoquées par Georges Malbrunot dans son article du Figaro daté du 9 novembre, il aurait été en fait récupéré par le service action de la DGSE. « Si c’est vraiment le cas, cela signe le fait que ce médecin militaire était à Gaza pour faire du renseignement au profit des services français », nous explique Pierre Martinet, auteur de Pris en otage, un agent du service action raconte (Éd. Mareuil, 2022). « Il y a toujours eu des médecins à la DGSE, comme il y a des photographes de presse avec cartes de presse », précise-t-il. « Dans ma promotion, ils étaient deux médecins-capitaines à avoir suivi tout le cursus avec nous. Ils avaient une formation complète d’agents clandestins. »

« Le navire “Le Tonnerre” peut servir de base avancée à la DGSE »


S’il y a eu exfiltration par la DGSE, quel processus a-t-il été employé lui demande OMERTA ? « Le plus probable est une exfiltration clandestine par voie maritime. Le transport de troupes “Le Tonnerre”, présent sur place pour des motifs humanitaires, est tout à fait à même de transporter aussi des nageurs de combat de notre base de Quélern, située dans la rade de Brest », explique Pierre Martinet.
 
Concernant la bande de Gaza, Pierre Martinet certifie que « la France a formé des agents secrets palestiniens à Cercottes, près d’Orléans à la fin des années 1990 ». Si cela peut conduire sur le terrain à une certaine « ambiguïté », selon l’ancien agent du service action, il reste que cela correspond pour lui à un procédé « classique

Jérôme Besnard

Soutenez un média 100% indépendant

Pour découvrir la suite, souscrivez à notre offre de pré-abonnement

Participez à l'essor d'un média 100% indépendant
Accédez à tous nos contenus sur le site, l'application mobile et la plateforme vidéo
Profitez de décryptages exclusifs, d'analyses rigoureuses et d'investigations étayées

Commentaires

Soyez le premier à ajouter un commentaire

À lire

Ukraine : à Washington, le vote du budget préfigure-t-il l’arrêt de l’aide américaine ?

L’Ukraine et la Russie entrent aujourd’hui dans leur 650e jour de guerre. La Maison Blanche a sonné l’alarme ce lundi 4 décembre, sur l’aide militaire américaine apportée à l’Ukraine, menacée si le Congrès ne vote pas avant la fin de l’année de nouveaux financements. A contrario, la France continue de soutenir financièrement l’Ukraine, sur le plan humanitaire, militaire et sécuritaire.

Quand le Parlement fait enfin droit aux agriculteurs accusés de troubles de voisinage

Coqs qui chantent, odeur de lisier, vaches en chaleur, les petites nuisances du quotidien ne manquent pas dans nos compagnes. Elles sont parfois mal vécu par les néo-ruraux qui recourent volontiers à la justice qui se retrouve dans certains cas à condamner des agriculteurs d’une totale bonne foi.

L’immigration intra-européenne, grande absente des débats

Nombre d'enfants des pays d'Europe de l'Est grandissent aujourd'hui loin de leurs parents partis gagner leur vie à l'Ouest. Un écrivain roumain de langue hongroise signe un roman sur le sujet. Le journaliste franco-hongrois Yann Caspar l'a lu pour OMERTA.

Chypre, paradis des grandes fortunes russes

Sans surprise, des journalistes pointent l’importance de Chypre, État membre de l’Union européenne, dans la stratégie des grande fortunes russes visant à contourner les sanctions internationales dont il font l’objet depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine.

Mer rouge, des pirates au look de forces spéciales

L’arraisonnement en Mer rouge d’un navire par des commandos Houthis a surpris par son professionnalisme. Un acte de piraterie commis au nom de la défense de la cause palestinienne, ce qui en revanche n’est guère étonnant, le groupe yéménite ayant soutenu le Hamas après les attentats du 7 octobre.

À Voir

Iran : retour d'expérience sur CNews de Régis Le Sommier