Culture

Novembre : ni top ni flop

 
 
Avec 130 morts et 400 blessés, Novembre avait de quoi être un film d’action. Pourtant, aucune image des terribles massacres, des scènes de terreur, non : Novembre est surtout un film policier. 

Un an après l’excellent Bac Nord encensé par la critique comme par les spectateurs, Cédric Jimenez avait monté le niveau d’exigence d’un cran, peut-être trop haut. 

L’enquête policière ne manque pas de rythme. Dans les bureaux de l’anti-terrorisme français, on aperçoit des dizaines de « flics » et leurs officiers se battant à un rythme impressionnant pour enfin attraper les terroristes. Une quantité innombrable de fichiers, plusieurs milliers de témoignages, une arrestation au Maroc : tout cela pour qu’une simple paire de baskets orange fluo les guide jusqu’à Abdelhamid Abaaoud, l’un des terroristes. Filature sur filature, enquête et procédures, tout s’enchaîne et pourtant, le film manque de rythme, de vision d’ensemble. Toutes ces pistes, allant dans plusieurs sens, perdent un peu le spectateur. 

Ce manque de vision, d’ailleurs, mène à une question : à qui la faute ? Sans points saillants, sans dessous croustillants, Novembre prend parfois des allures de documentaire. Pourtant, les acteurs sont là : Jean Dujardin, Anaïs Demoustier et Sandrine Kiberlain parviennent très bien à humaniser ces « flics » et les dialogues ont parfois une force de tension très appréciable. Sombre, des plans très réalistes et intrigants prennent le spectateur sans occulter sans que la qualité de l’image en pâtisse, sauf lors de la scène d’assaut final. Ultra-réaliste, elle est cependant à peine supportable au cinéma : les flashs de lumière combinés aux coups de feu la rendent irregardable et inaudible dans une salle sombre. 

Pourtant, à part cela, Novembre ne commet aucune réelle faute. Malheureusement, il n’a aucune réelle qualité non plus. 
 

Novembre (1h40), de Cédric Jimenez, avec Jean Dujardin, Anaïs Demoustier, Sandrine Kiberlain, en salles le 5 octobre 
https://www.youtube.com/watch?v=J6sEwKbMdHw

Marguerite de Rubempré

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