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Mer rouge, des pirates au look de forces spéciales

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Le film date de 2013. Tom Hanks incarne le Captain Phillip, aux commandes du Maersk Alabama. Dans le rôle du chef des pirates somaliens, Barkhad Abdi lui assène un « c’est moi le capitaine maintenant ! » après que son commando s’est emparé du navire de la marine marchande américaine. Le film, inspiré d’une histoire vraie de piraterie au large des côtes somaliennes, montrait des pirates en claquettes, filiformes, mal nourris, à peine sortis de leur dur métier de pêcheur, pour qui la piraterie contre ce type de navire représentait une activité complémentaire providentielle.
 
C’est une tout autre image qu’a montrée le 19 novembre la milice houthie, des séparatistes yéménites en guerre depuis quatre ans contre l’Arabie saoudite, en débarquant en hélicoptère de l’armée sur le pont d’un cargo dont le propriétaire serait un homme d’affaires israélien. Habillés comme des forces spéciales et neutralisant l’équipage à la manière d’une équipe de professionnels ayant répété l’assaut et connaissant parfaitement le maniement des armes, il n’aura fallu aux Houthis que quelques minutes pour se rendre maître du Galaxy Leader. Ils l’ont fait, disent-ils, au nom de leur soutien aux Palestiniens. Un acte qui a surpris tout le monde.
 
L’arraisonnage de navires en mer Rouge et dans le golfe Persique n’est pas une nouveauté. Il a été pratiqué par les vedettes rapides des Gardiens de la Révolution iraniens, mais également par la marine américaine. Quant à la cause palestinienne, ce n’est pas la première fois qu’elle est utilisée pour s’emparer d’un navire. En 1985, l’Achille-Lauro, un paquebot celui-là, avait été arraisonné en Méditerranée par un commando du Front Populaire de Libération de la Palestine. Leon Klinghoffer, un Américain paralytique d’origine juive, avait été tué de deux balles dans la tête et jeté à la mer…
 
L’État hébreu a réagi en expliquant que le navire commercial arraisonné « n’était pas un navire israélien », mais la propriété d’un groupe nippon de transport maritime. …

Régis Le Sommier

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