Culture
L’interminable martyr des chrétiens d’orient
Au balcon de l'Eglise de Saint-Lawendios à Maaloula, son curé regarde au loin son village où séjourne des chrétiens depuis 2000 ans. Mais leur existence fut menacé en 2013 après la prise de la ville par le groupe islamiste jabhat al nosra
Pour son premier livre "Pourquoi me persécutes-tu ? Chroniques d’un orient martyr" édité par La Nouvelle librairie, Charles de Meyer nous livre un témoignage poignant sur la condition des chrétiens d’orient. Président et co-fondateur de SOS Chrétiens d’Orient, association humanitaire qui œuvre en faveur des communautés chrétiennes d’orient, l’auteur est un fin connaisseur des réalités de ce monde et ses peuples, qu’il a pu observer et côtoyer au travers de ses nombreux voyages en terre d’orient pour le bien de sa mission. Dans cet ouvrage, il a décidé de rassembler l’ensemble de ses chroniques parues dans Politique Magazine.
À l’heure où le patriarche de l’Église catholique chaldéenne, le cardinal Raphaël Sako, subit les foudres du pouvoir irakien qui lui conteste son autorité légale sur sa communauté chrétienne si éprouvée ces dernières années, à l’heure où les Arméniens continuent de subir une pression continue de l’Azerbaïdjan à leur encontre, il est plus que jamais nécessaire d’attirer l’attention des consciences occidentales sur le sort des minorités chrétiennes orientales.
C’est tout à l’honneur du mensuel monarchiste Politique Magazine dirigé par Richard de Sèze (et auquel collabora autrefois Gérald Darmanin) d’avoir confié depuis le printemps 2019 une chronique sur les chrétiens d’orient à Charles de Meyer, le dynamique président de l’association SOS Chrétiens d’Orient. Rappelons que cette association présente la spécificité d’aider tous les chrétiens de la région, qu’ils soient catholiques, orthodoxes ou protestants. On ne compte plus les missions qu’elle a menées, de l’Arménie à l’Égypte et de l’Ukraine à la Syrie, sans oublier le Liban. Charles de Meyer vient de rassembler ses articles en un volume sous le titre évocateur Pourquoi me persécutes-tu ? Il a fort bien fait de le faire, comme s’il avait à dessein « juré de nous émouvoir », pour paraphraser Georges Bernanos.
Poursuivre la lutte
Parce que sans l’histoire, l’on ne comprend rien à cet « Orient compliqué », tel que le définissait le général de Gaulle, Charles de Meyer multiplie fort opportunément les plongées dans le passé, évoquant aussi bien le bicentenaire du célèbre soulèvement de la Grèce face aux Ottomans que les très oubliés combattants français en Palestine de la Première Guerre mondiale. Il ne ménage ni la Turquie, ni le Qatar, ni la tiédeur de la diplomatie française, soumise au bon vouloir du locataire de l’Élysée.
En feuilletant ces pages édifiantes, on se retrouve plongé dans ses propres souvenirs, comme à la date du 11 novembre 2020 qui évoque la venue de Monseigneur Najeeb, frère dominicain, archevêque chaldéen de Mossoul, au Parlement européen de Bruxelles où l’auteur de ces lignes avait pu assister à sa messe, à l’invitation de Thierry Mariani. Cette cérémonie, transcendant les frontières partisanes, constitua un rare moment de grâce dans cette enceinte désincarnée s’il en est. Charles de Meyer pose donc ici de forts utiles jalons pour poursuivre la lutte aux côtés des chrétiens d’orient, bien décidés à s’accrocher à leurs terres ancestrales pour y voir grandir leurs enfants trop longtemps humiliés.
Charles de Meyer, Pourquoi me persécutes-tu ? Chroniques d’un Orient martyr, La Nouvelle librairie, 234 p., 16 euros.
Jérôme Besnard
Rose-Marie Bielawsky
Il y a 2 mois
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Au balcon de l'Eglise de Saint-Lawendios à Maaloula,j'ai été en 2004,superbe endroit chrétien.