Les Français déposent les armes : effets et ressorts d’une campagne inédite
Du 25 novembre au 2 décembre, le ministère de l’Intérieur a initié une vaste opération de collecte des armes non déclarées dans l’Hexagone. Fondée sur la base du volontariat, les détenteurs d’armes ne risquent aucune poursuite. A ce jour, 200 000 d’entre elles et 4 millions de munitions et de projectiles ont été récupérés : l’État tape donc du poing sur la table et cherche à réduire la prolifération d’armes illégales sur le territoire.
Paul Beffroy
5 décembre 2022 à 17:23
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Jean-Simon Mérandat, chef du SCAE (Service Central des Armes et Explosifs) invoque la nécessaire lutte contre la profusion d’armes illégales qui circuleraient en France. Dans un entretien accordé à Sud Radio, il soulignera le fait que « 80% de ces armes sont acquises par voie d’héritage ». Selon lui, il y aurait entre cinq et six millions d’armes détenues de manière irrégulières. Détruites ou conservées, le destin de ces armes n’incombera désormais plus à leurs propriétaires. En complément, M. Mérandat précise que des exceptions seront faites pour certaines armes qui « ont une valeur historique ou patrimoniale particulière ».
Des armes atypiques à vocation patrimoniale
Carabines destinées à la chasse, fusils témoins des Guerres Mondiales, héritage d’un arsenal familial : les raisons qui ont amené des milliers de Français à se rendre sur le parvis des préfectures et des commissariats sont diverses. Parmi ces armes, on retrouve des pistolets Luger-Mauser dont le prix d’achat varie entre 1500 à 1800 euros selon les armuriers. Le fusil Springfield, emblématique de la Seconde Guerre Mondiale, coûte quant à lui près de 2100 euros tant sa rareté est manifeste sur le marché des armes. Gracieusement cédées à l’État, elles orneront désormais les musées. Plus inattendu, en Vendée, des sabres et des pistolets remontant au début du XIXème siècle ont été déposés par des habitants de La Roche-sur-Yon.
Il sera toutefois possible de conserver son arme, à condition de l’enregistrer dans un système informatique dédié. Selon une note du ministère de l’Intérieur, le nouveau Système d’Information sur les Armes (SIA), déployé depuis le 8 février 2022, pourrait « devenir la référence européenne en matière d'encadrement et de contrôle de la détention d'armes à feu ». En remplaçant l’ancien système par celui-ci, numérisé, il garantira « un continuum numérique entre les armuriers, les détenteurs et l'administration ». Les chasseurs sont tenus d’y déclarer leur armement depuis février. Le …
Paul Beffroy
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Commentaires
sebastien mathieu
Il y a 1 ans
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1
Ce sont les occupants allemands qui, la dernière fois, en 1940, ont demandé aux citoyens - et pas aux "exités de la gachettes" - de déposer les armes. On sait pourquoi.
Patrick Jobart
Il y a 1 ans
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0
Ce retrait des armes sera t'il accompagné d'une meilleure protection des citoyens de la part de l'État ? Il est permis d'en douter.
sebastien mathieu
Il y a 1 ans
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1
Ce sont les occupants allemands qui, la dernière fois, en 1940, ont demandé aux citoyens - et pas aux "exités de la gachettes" - de déposer les armes. On sait pourquoi.
Patrick Jobart
Il y a 1 ans
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0
Ce retrait des armes sera t'il accompagné d'une meilleure protection des citoyens de la part de l'État ? Il est permis d'en douter.