Société
Les derniers jours de Samuel Paty, enquête sur une tragédie qui aurait dû être évitée
Étape par étape, Stéphane Simon revient scrupuleusement sur les douze derniers jours durant lesquels s’est tramé l’assassinat de Samuel Paty. Il retrace dans cette enquête chaque détail ayant mené au drame qui a foudroyé l’Éducation nationale et son corps enseignant. Le drame qui a fait du professeur une victime réelle et symbolique de cet islam politique visant « la République dans ses valeurs », comme le dira Emmanuel Macron dans une allocution, le soir du meurtre.
Pierre-René Lavier
25 avril 2023 à 14:02
Partager via
La lecture des articles est réservée aux abonnés
Selon un élu local, Abdoullakh Anzorov était l’un de ces jeunes « sans souci, qui ne présentait pas de signe de radicalisation ». Pourtant, à en croire les rapports de l’enquête, de nombreux signalements avaient déjà été effectués à l’encontre du compte Twitter du futur djihadiste en raison de la violence de ses contenus et de la promotion d’un islam ultra rigoriste. Comme beaucoup de contenus incitant à la haine et la violence, son dossier avait été remonté jusqu’à l’Unité de coordination de la lutte anti-terroriste. Comme le souligne l’auteur, sans que « rien ne se passe ». Malgré un casier judiciaire vierge, le terroriste n’était pas non plus inconnu des services de police au moment de son passage à l’acte. Violence en réunion, dégradation de biens publics, Abdoullakh Anzorov s’était vu exclure de son lycée pour avoir participé devant l’établissement à une bagarre, armé de barres de fer. Là encore, ce n’était pas une première. Déscolarisé et désœuvré, l’attrait toujours grandissant du jeune Tchétchène pour une vision radicale de la religion aurait dû capter l’attention. Comme d’innombrables jeunes comme lui, il n’en a rien été.
Du côté des « lanceurs d’alerte », le parent d’élève et le soi-disant « représentant des imams de France », impliqués dans les accusations mensongères et la désignation du professeur et du collège, leur proximité avec des associations militantes pour un islam politique aurait également dû faire mouche. L’agitation qu’ont suscité les vidéos dénonciatrices a été sous-estimée malgré leur parution sur les réseaux sociaux et des sites de propagande islamiste. « Il n’y a pas d’inquiétude à avoir », disait-on, et pourtant ces vidéos accumulaient déjà des centaines de milliers de vues, dans lesquelles circulaient les noms de Samuel Paty et du collège du Bois d’Aulne.
Lâcheté et désolidarisation
Si les collègues de Samuel Paty n’ont pas participé à la mise en cause du professeur d’Histoire-géographie, le manque de solidarité et …
Marie-France FAURE
Il y a 1 mois
Signaler
0
Comment accepter la "lâcheté du corps enseignant" ? Comment les collègues de Samuel Paty ont-ils pu ne pas le soutenir ?