Culture

[Lecture] Richard Millet exorcise les lieux communs

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Du « crime contre l’humanité » à la « rentrée littéraire », des « gens du voyage », à la « crise des vocations », du « vivre ensemble » aux « valeurs de la République », rien n’échappe l’œil acéré de Richard Millet. Voilà un peu plus de dix ans, pour un pamphlet publié chez le regretté Pierre-Guillaume de Roux, Richard Millet, l’une des meilleures plumes françaises de sa génération, était mis au ban de la société littéraire par une de ces cabales que la gauche intellectuelle affectionne et dont il est difficile de se remettre. Comme Renaud Camus, il est devenu bien malgré-lui un auteur pestiféré malgré l’intérêt que continuent à lui porter de nombreux lecteurs inconditionnels de son écriture si talentueuse comme de sa passion pour la Corrèze de ses aïeux et le Liban de son jeunesse. 

Pourfendre les impostures contemporaines 


Malgré ses déboires, ou à cause d’eux, Richard Millet a conservé toute sa verve. Écoutons-le à propos de la « glisse » : « Le glisseur est un imbécile qui atteint enfin le niveau zéro du plaisir : glisser, lequel est pleinement révélateur de l’état moral et intellectuel d’un être sur qui en réalité tout glisse, comme l’eau sur le plumage d’un canard, comme ce qu’il lit, écoute, tente d’apprendre. Ce n’est plus la « pente glissante du bagne » dont on menaçait les enfants d’autrefois, mais le plus délectable destin du corps sans esprit… » 

Pour Richard Millet, traquant inlassablement les maux du siècle, un « citoyen du monde » est avant tout un « américain » puisque « l’Amérique est le tombeau des nations ». Quant à « Bison futé », ce personnage « renvoie l’automobiliste non seulement à une primitivité singulière, mais aussi à l’infantilisme qui est une déviance majeure de notre temps, dans le comportement comme dans le vocabulaire, tel qu’on le voit pour les rapports humains : maman, papa, le chien, le chat, le recours aux seuls prénoms, le tutoiement, qui font de l’abaissement intellectuel et moral l’étiage de notre pays ». Voilà la décadence …

Jérôme Besnard

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