Géopolitique
Le Liban sous les bombes
500 morts et 2 000 blessés. C'est le lourd bilan dont est victime le Liban, depuis les nouveaux bombardements israéliens lancés mardi 24 septembre à Dahieh, le sud de Beyrouth, mais aussi au sud Liban et dans la vallée de la Bekaa.
Julie Péron
26 septembre 2024 à 13:00
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C'est une nouvelle fois contre le Hezbollah que le gouvernement israélien dit agir. Ces attaques aériennes, orchestrées par Tsahal, ont jusque-là évité à Israël un affrontement terrestre, sur le sol libanais. Parmi les victimes de ces attaques ciblées, on retrouve des membres du Hezbollah, mais aussi des civils et des enfants... Le Liban ne reçoit pour le moment que très peu de soutien des Occidentaux depuis le début des bombardements israéliens. Pourtant, c'est une relation de longue date qui lie la France et le Liban. Rappelons déjà que le Liban était sous mandat français jusqu'en 1943.
Mais ce n'est pas tout. Historiquement, la diplomatie française est extrêmement marquée par la volonté de soutenir et de protéger les chrétiens d’Orient, et ce, depuis le Moyen Age et Saint Louis, qui, dès 1248, s'est proclamé protecteur des chrétiens d'Orient, lui et tous les successeurs du trône de France. Saint-Louis : "Nous promettons de vous donner à vous et à tout votre peuple notre protection spéciale comme nous la donnons aux Français". Un statut de pays frère certes, mais qui n’a pas empêché le Liban d’être attaqué en son sein, et ce, depuis des décennies.
Le Liban et Israël, c’est près de 40 ans de guerre
En mai 1948, David Ben Gourion, président du Conseil national juif, proclame l’indépendance d’Israël. Une indépendance, qui entraine dans son sillage le déplacement forcé de 700 000 palestiniens, la Nakba, contraints de se disperser dans les pays arabes voisins. Des milliers de réfugiés palestiniens gagnent alors le Liban et sont répartis dans des camps de fortune. Entre 1960 et 1970, alors que se sont succédé guerre des Six Jours et Septembre noir jordanien, le Liban compte près de 250 000 palestiniens sur son sol. En 1970, l’OLP, le mouvement de libération nationale palestinien, présidé par Yasser Arafat, établit son siège au Liban. Ce pays est alors graduellement impliqué dans le conflit israélo-palestinien, auquel s'adjoint une longue guerre civile entre 1975 et 1990, faisant des centaines de milliers de morts. Cette période est marquée par des violences intracommunautaires qui se divisent, sur fond de conflit israélo-palestinien. C'est dans ce contexte qu'en 1982, Israël envahit le sud du Liban. L'objectif est d'éliminer la résistance de l'OLP et de créer une zone tampon au nord de l'état hébreu. L'opération Paix en Galilée est lancée : 100 000 soldats de Tsahal envahissent le Liban pour atteindre Beyrouth le 11 juin 1982. Le 16 novembre 1985, le mouvement Hezbollah officialise sa création et précise son programme politique et idéologique, avec en ligne directrice : la résistance armée contre l'occupation israélienne au Liban. En 2006, de nouveaux affrontements éclatent entre Israël et le Liban. Un commando du Hezbollah, kidnappe des soldats de Tsahal, qui rétorquent via une offensive terrestre. Au terme de 33 jours de guerre, le Hezbollah gagne ses titres de noblesse pour avoir résisté à Israël. Il est glorifié par les uns et considéré comme une organisation terroriste par les autres.
C'est donc une guerre qui semble éternelle et irréconciliable, qui oppose le Hezbollah libanais à Israël... Mais le Hezbollah n'est plus le même depuis 2006. Il est devenu une branche tentaculaire, avec des ramifications allant jusqu'au Yémen. Aujourd’hui, et depuis le 7 octobre dernier, c'est le soutien inconditionnel, idéologique et militaire du Hezbollah au Hamas, qui est au cœur de ce qui semble être, un nouveau chapitre de la guerre israélo-libanaise. Parmi les réactions internationales quant au risque d'aggravation du conflit, Emmanuel Macron a appelé son homologue iranien à soutenir la désescalade générale. Il a également annoncé ce mercredi 25 septembre, à la suite du conseil de sécurité de l'ONU, que le ministre des Affaires étrangères français se rendra au Liban en cette fin de semaine. L'État hébreu a quant à lui déclaré que son armée se préparait à une possible opération sur le sol libanais.
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