Géopolitique

Le corridor de Zangezur au cœur des tensions après la dissolution du Haut-Karabagh

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« La République du Haut-Karabagh cesse son existence ». C’est par un décret que Samvel Chakhramanian, président du Haut-Karabagh, a annoncé la dissolution « de toutes les institutions gouvernementales et organisations […] au 1er janvier 2024 ». La semaine dernière, une opération militaire de l’Azerbaïdjan avait coûté la vie à 200 Arméniens du Haut-Karabagh et à 193 soldats azerbaïdjanais.
 
Une offensive entraînant un départ massif de la population de ce territoire. Sur les 140 000 habitants que compte la région, plus de 65 000 sont arrivés en Arménie, a annoncé Erevan. 
Cependant, les tensions entre les deux pays ne s’arrêtent pas à la région du Haut-Karabagh. L’ouverture du corridor de Zangezur alimente également les tensions entre les deux pays. Ce couloir devant permettre de relier directement l’Azerbaïdjan, l’enclave du Nakhitchevan et la Turquie en passant par l’Arménie, aurait même été évoqué ce lundi par le président azerbaïdjanais, Ilham Aliev et son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan.
 
Le corridor de Zangezur représente un enjeu stratégique. En cause, l’inquiétude arménienne de voir son intégrité territoriale mise en péril par la création de ce couloir terrestre. Fin mai, Allan Branger s’est rendu pour Omerta à Meghri, une ville située à la frontière entre l’Arménie et l’Iran.

Le corridor de Zangezur, « une menace »


Dans cette cité entourée de montagnes arides, les habitants sont inquiets. La plupart ont choisi de témoigner à visage caché. Cette femme, pull beige et vernis à ongles rouge soigneusement posé, explique, assise sur son canapé, que « la mise en place du corridor de Zangezur serait inacceptable » pour les Arméniens. Dans le village, « nous ne voulons même pas en parler », s’indigne-t-elle.
 
« Nous comprenons tous que cette route peut apporter des avantages économiques à notre région comme à notre pays », confie le maire de Meghri, Baghrat Zakaryan. Au beau milieu d’un paysage verdoyant, l’édile explique « privilégier la sécurité à l’économie ». « Bi…

Rémy Savarit

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Commentaires

philippe paternot

Il y a 2 mois

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1

pendant des mois, les azéris ont fait un blocus total du haut karabakh, l'arménie n'a rien fait pour aider les leurs! ça me rapelle 1962 l'épuration ethnique des piednoirs

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