Geneviève de Galard, héroïne française de la guerre d'Indochine
Grand-croix de la légion d’honneur, l’iconique convoyeuse de l’air Geneviève de Galard, seule femme de l’armée française présente à Dien Bien Phu, s’est éteinte le 30 mai à Toulouse à l’âge de 99 ans, quelques jours après les commémorations des 70 ans de la défaite française en Indochine.
Jérôme Besnard
31 mai 2024 à 15:30
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C’est une enfant du 17e arrondissement, orpheline de père mais dépositaire d’un des plus beaux noms de l’aristocratie gasconne qui, infirmière de formation, réussit en 1952 le concours de convoyeuse de l’air et s’embarque l’année suivante pour l’Indochine. Elle effectue des missions d’évacuations sanitaires à Dien Bien Phu. Il s’agit de rapatrier les grands blessés vers l’arrière, le plus souvent sous la menace des tirs de l’artillerie ennemie qui pilonne la cuvette depuis les montagnes.
Endommagé le 28 mars 1954, puis détruit par l’artillerie ennemie, l’avion sur lequel vole Geneviève de Galard ne peut redécoller de la cuvette de Dien Bien Phu. Elle va donc être contrainte de rester sur place, apportant son aide précieuse au médecin-commandant Paul Grauwin auteur de J’étais médecin à Dien Bien Phu (France-Empire). Elle se dévoue ainsi sans relâche, plusieurs semaines durant, auprès des blessés et des malades. Dans l’enfer du camp retranché, entre le fracas des bombes et les pluies torrentielles, elle est décorée de la croix de chevalier de la Légion d’honneur et de la croix de guerre TOE par le général de Castries et faites légionnaire de 1ere classe à titre honoraire.
Héroïne mondiale
Déjà, à l’époque de la bataille, l’allure décidée de la seule femme occidentale présente dans le camp retranché marque les esprits et attire les photographes. Elle fera au total trois fois la couverture de l’hebdomadaire Paris Match. Faite prisonnière le 7 mai 1954, à la chute finale du camp, Geneviève de Galard continue de soigner les blessés mais est évacuée contre son gré vers Hanoï le 24 mai suivant.
Accueillie par la foule à Orly lors de son retour en métropole, Geneviève de Galard connait une célébrité mondiale. Aux États-Unis, elle est reçue à Washington par le président Eisenhower en personne qui la décore de la prestigieuse Medal of freedom. Les Américains tombent sous le charme de celle qu’ils nomment avec justesse « l’ange de Dien Bien Phu ».
En 1956, elle épouse le …
Jérôme Besnard
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