Géopolitique

L’absurde conflit saharien

La lecture des articles est réservée aux abonnés

 
C’est un conflit bien oublié du grand public et l’un des derniers vestiges géopolitiques de la Guerre froide. Il date de 1975, année ou le roi Hassan II du Maroc (1929-1999) organise une « marche Verte » vers le sud pour s’emparer du protectorat espagnol sur le Sahara occidental, peuplé alors de quelques dizaines de milliers d’habitants seulement. Ce coup de force pacifique conforte les autorités de Madrid, alors surtout préoccupées par l’agonie de Franco, d’évacuer le territoire. La Mauritanie, plus au sud, renonce rapidement à toute revendication. Mais l’Algérie, dirigée depuis 1962 par le FLN, souhaite avoir un débouché indirect sur l’Atlantique, notamment pour pouvoir s’en servir aux fins d’exporter ses hydrocarbures. Avec l’URSS, elle soutient donc depuis lors les revendications d’un mouvement indépendantiste, le Polisario et de son gouvernement fantoche qu’elle maintient dès lors sous perfusion au sud-ouest du territoire algérien, dans les camps de Tindouf de sinistre réputation. 

Cessez-le-feu 

Un cessez-le-feu entre le Maroc et le Polisario entre en vigueur en 1991. Il est contrôlé par une mission de maintien de la paix placée sous l’égide de l’ONU, la MINURSO. Un référendum sur l’autodétermination du Sahara marocain était originellement prévu, mais, dans les faits, l’impossibilité de trouver un accord sur la composition du corps électoral l’a rendu caduc. Désireux de mettre en valeur ses provinces du sud, tant économiquement que socialement, le Maroc s’appuie sur sa nouvelle constitution de 2011, organisant les institutions d’un royaume fortement décentralisé, pour garantir  son plan d’autonomie de ses provinces sahariennes élaboré dès 2007 dans le respect de sa souveraineté nationale incarnée aujourd’hui par le roi Mohammed VI, 59 ans, fils de Hassan II. 

Depuis 1975, le Sahara marocain est toujours considéré par l’ONU comme un territoire à décoloniser. Le seul qui soit d’importance d’ailleurs, les autres étant des îles appartenant à des pays occidentaux …

Jérôme Besnard

Soutenez un média 100% indépendant

Pour découvrir la suite, souscrivez à notre offre de pré-abonnement

Participez à l'essor d'un média 100% indépendant
Accédez à tous nos contenus sur le site, l'application mobile et la plateforme vidéo
Profitez de décryptages exclusifs, d'analyses rigoureuses et d'investigations étayées

Commentaires

Philippe Châtenet

Il y a 2 ans

Signaler

1

Bonjour. Merci beaucoup pour cet article éclairant sur un conflit peu ou mal connu en occident. Bien Cdlt. Philippe.

À lire

Budget : une nouvelle taxation des grandes entreprises.

Le président de la République a approuvé l'idée d'une taxation « exceptionnelle » pour les grandes entreprises, après la proposition faite par le Premier ministre, Michel Barnier. Le but est de réduire progressivement la dette de la France alors que le déficit public risque d'atteindre 6 % du PIB cette année.

Vidéosurveillance algorithmique : la fin des libertés ?

Expérimentée pendant les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, l’utilisation de la vidéosurveillance algorithmique devrait être prolongée selon les informations de France Info. Pourtant, le ministère de l’Intérieur affirmait jusqu’ici que la mesure ne s’étendrait pas au-delà de la période olympique. Cette volonté du gouvernement Barnier pose également des questions sur les libertés fondamentales.

Michel Barnier à l’Assemblée nationale : « Un gouvernement qui ne fera pas de miracles »

Le nouveau Premier ministre effectue son grand retour dans un hémicycle du Palais Bourbon qu’il connait bien pour l’avoir fréquenté de 1978 à 2009 comme député et comme membre de plusieurs gouvernements. S’il a prononcé le traditionnel discours de politique générale, celui-ci, faute de majorité législative, n’a pas été suivi d’un vote d’approbation. Très applaudi par les députés LR, Michel Barnier n’a pas hésité à moucher son prédécesseur.

[Livre] - Une charge très documentée contre les projets révolutionnaires des élites mondiales

Un journaliste spécialisé en économie propose dans "Le monde qu’ils veulent" (L’Artilleur) une synthèse passionnante sur l’obsession de la globalisation qui règne parmi les élites politiques et financières mondiales. Du Club de Rome à Emmanuel Macron, on observe des discours semblables, obnubilés par le dépassement des nations et la mise en place d’une gouvernance planétaire.

Le 19 septembre, l’Empire contre-attaque dans les pages d'OMERTA !

Vous l’attendiez, il arrive ! Le sixième numéro du magazine trimestriel OMERTA saisit l’occasion de la campagne présidentielle américaine qui bat son plein entre Donald Trump et Kamala Harris pour une plongée au cœur de l’Amérique et de ses réseaux en France, en Europe et dans le reste du monde

À Voir

Iran : retour d'expérience sur CNews de Régis Le Sommier