Culture

La Louve de Kharkov, psychologie d’un conflit fratricide

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Les éditions des Provinciales se sont distinguées ces dernières années en publiant ou republiant des œuvres du philosophe Pierre Boutang, de l’écrivain Richard Millet ou de la romancière Bat Ye’or. Elles s’aventurent aujourd’hui en terrain miné avec La Louve de Kharkov, un roman sur fond de guerre en Ukraine écrit par Jean-Louis Bachelet, pianiste et dramaturge passionné par le monde russe et marqué par l’œuvre de Soljenitsyne.
 
Au commencement étaient des sœurs, Arina et Zlata, issues d’une famille russe de Donetsk, dans le Donbass. Leur mère a été tuée dans l’explosion d’une roquette en 2016. Arina a fait ses études à Novotcherkass, près de Rostov-sur-le-Don, en Russie. Son mari Roma, diplômé en mécanique automobile, sert dans l’armée russe sur le front de Soledar, dans la foulée du déclenchement du conflit en Ukraine. Zlata, de son côté, a préféré suivre des études de marketing côté ukrainien, à Kharkov. Elle boit beaucoup et rêve d’Occident. Elle y a rencontré Slava, un étudiant en histoire affichant « une répulsion instinctive pour les Russes » au point d’adhérer au nationalisme problématique de Pravy Sektor et du bataillon Azov. La guerre est venue parachever la rupture entre les deux sœurs, leurs compagnons respectifs se battant chacun d’un côté du front.

Ressorts intimes des deux camps


Le lecteur découvre leur tragédie intime à travers l’écho qu’en donne Maxime, l’oncle des deux sœurs, lui-même lancé dans un étrange voyage en train où il croise notamment des miliciens du groupe Wagner : « Maxime se demande de quoi est faite l’âme d’un garçon de vingt ans, dont le passé, après avoir été violence, délinquance, prison, se trouve projeté, avec la promesse d’une vie nouvelle, au milieu des cadavres, des tirs, des roquettes, des rafales de Kalachnikov, du froid, des privations, et d’une solitude nouvelle, certes parée de promesses folles qui toutes sont revêtues de ce nom magique, inconcevable, abrutissant de beauté, de ce doux nom de “liberté”. »
 
S’inspirant dans …

Jérôme Besnard

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