Société
La crise du logement frappe les plus précaires
Le 83e congrès HLM s’est ouvert ce 3 octobre à Nantes sur fond de crise de logement. Avec l’inflation, la demande déjà forte s’accroit encore. Et l’annonce de la construction de nouveaux logements sociaux en 2023 ne suffit pas à résoudre le problème.
Laura Renoncourt
3 octobre 2023 à 16:28
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La France manque-t-elle de logements sociaux ?
Malgré l’annonce de la construction de 85 000 nouveaux logements par le ministre du Logement, la présidente de l’Union HLM estime qu’il « faudrait au moins sortir 120 000 logements par an pour retrouver un peu d’air ». Ils seraient près de deux millions et demi à attendre un logement social. De plus en plus nombreux à se tourner vers ce type de logement, les ménages les plus démunis voient leur situation s’aggraver du fait de l’inflation.
Lors de son discours au congrès de Nantes, la présidente de l’Union HLM a affirmé qu’il fallait patienter entre un et huit ans pour obtenir une réponse à sa demande de logement social. À titre d’exemple, selon une étude publiée en 2021 par la DRIHL (direction régionale et interdépartementale de l’Hébergement et du Logement), la moitié des ménages franciliens ont obtenu un logement social deux ans après avoir déposé leur demande.
Jusqu’à huit ans pour obtenir un HLM
Lorsqu’ils obtiennent enfin une place en HLM, « ils ne partent plus », constate l’ancien directeur de Paris Habitat. Cette situation pourrait expliquer en partie que les logements sociaux ne soient pas toujours attribués à de nouveaux arrivants et que beaucoup de demandes restent sans réponse.
Parmi les personnes qui peinent à se loger, les étudiants sont particulièrement touchés. Fin septembre, des associations ont installé des tentes devant l’Assemblée nationale pour dénoncer le manque de réactivité de l’État face à la précarité étudiante, notamment en termes d’hébergement. Le nombre de lits alloués aux étudiants et aux jeunes travailleurs a été divisé par deux en 20 ans, selon le ministère de la Transition écologique. Dans le même temps, le nombre d’étudiants a été multiplié par plus de deux, selon les chiffres du SIES. Une saturation du marché qui entraîne dans son sillage des situations improbables, comme d’interminables files d’attente pour visiter un appartement en plein cœur de Paris.
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