La production de fausses ordonnances est de plus en plus en vogue. Rapide et peu coûteuse, cette fraude devient le cauchemar des professionnels de santé. Exposées à des patients agressifs et parfois dangereux, les pharmacies réclament des solutions efficaces afin de se protéger de ce cas de figure récurrent et problématique.
Julie Péron
8 novembre 2023 à 16:06
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Les pharmacies françaises sont submergées par les fausses ordonnances. S’en procurer une devient de plus en plus simple : en 20 minutes et pour seulement 10 euros, selon nos confrères de France info, il est possible d’obtenir une ordonnance signée par un vrai médecin. De quoi troubler les professionnels de santé. Une pharmacienne de Sartrouville (78) déclare recevoir de fausses ordonnances une à deux fois par mois, et tous les jours lorsqu’elle travaillait dans le 93. Pour la pharmacie de Rueil-sur-Seine, un quartier d’affaires de Rueil-Malmaison (92), cela se produit trois à quatre fois par semaine, selon le titulaire des lieux. À la pharmacie de Sartrouville, on est un peu dépassé par cette pratique régulière : les pharmaciens présents dans les locaux ont peur des agressions potentielles de ces détenteurs d’ordonnances illégales. Ils ne sont pas non plus assez bien renseignés sur les procédures à suivre dans de tels cas de figure. Leur pratique habituelle est donc, après avoir essayé de contacter le médecin concerné, d’annoncer une rupture de stock, en espérant que le demandeur reparte sans faire de vagues. Tout cela lorsque la fausse ordonnance est démasquée bien sûr, mais impossible de savoir combien passent au travers des mailles du filet.
« Certains réussissent même à se faire rembourser les médicaments »
Comme à la pharmacie de Sartrouville, les apothicaires de Rueil-sur-Seine repèrent à l’œil les ordonnances suspectes. Aucun logiciel n’est installé pour les aider dans leur chasse, mais selon le propriétaire de la pharmacie, l’expérience permet tout de même de repérer une ordonnance douteuse et de la signaler à la Sécurité sociale : un client inhabituel, un nombre important de prescriptions, des médicaments incompatibles, des ordonnances de médicaments psychotropes… Les pharmaciens doivent alors diversifier leurs compétences et gérer cette nouvelle problématique, face à des patients parfois agressifs ou dangereux. Deux types de profils se démarquent : ceux …
Julie Péron
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