Kissinger, un diplomate controversé qui admirait de Gaulle
Henry Kissinger photographié en 2009
Mort le 29 novembre à l’âge de 100 ans, Henry Kissinger restera comme l’un des plus grands diplomates du XXe siècle. Allemand de naissance, il était devenu américain en 1943 et conseillera Richard Nixon puis Gerald Ford de 1969 à 1977. Ce personnage emblématique de la toute-puissance américaine avait obtenu le prix Nobel de la Paix en 1973. Il était aussi un admirateur du général de Gaulle.
Jérôme Besnard
1 décembre 2023 à 18:07
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D’origine juive allemande, d’une famille ayant fuit le nazisme en 1938, ce Newyorkais d’adoption intégra le monde de la diplomatie par la voie universitaire après avoir combattu les Allemands en Europe et soutenu une thèse à Harvard. Devenu conseiller des pontes du Parti républicain, sans souhaiter lui-même se présenter aux suffrages des électeurs, Kissinger intègre la Maison Blanche comme conseiller à la sécurité du président Richard Nixon en 1969. A partir de 1973, il cumulera ce poste avec celui de secrétaire d’État.
Accusé de crimes de guerre
Opposé à la guerre du Viêt-Nam, déclenchée par les démocrates, il sera pourtant, par pragmatisme, partisan de l’intensification de la guerre une fois arrivé aux affaires. Suite aux bombardements sur le Cambodge entre 1969 et 1973, il sera même accusé de crimes de guerre par le journaliste Christopher Hitchens. De la même façon, il ne fait pas de doutes qu’il soit impliqué dans le renversement du président Salvador Allende au Chili en 1973 et qu’il ait autorisé les ventes d’armes à l’Indonésie qui causèrent la mort de 200 000 habitants du Timor oriental, ancienne colonie portugaise.
Henry Kissinger le raconte dans ses mémoires. C’est à la fin du mois de février 1969 que le conseiller diplomatique du président américain pour la première fois le général de Gaulle à Paris il accompagnait le président Nixon. A la fin du dîner à l’Élysée, le général de Gaulle demanda à Kissinger la raison pour laquelle les États-Unis ne se retiraient pas du bourbier vietnamien. Kissinger lui répondit : « Parce que, un retrait pourrait compromettre notre crédibilité. » Kissinger pensait aux pays du Moyen-Orient. De Gaulle fut loin d’être convaincu. Un mois plus tard, Kissinger accueillait le général de gaulle à Washington pour les funérailles du général Eisenhower.
Pour lui le général de Gaulle incarnait la volonté en politique
En 1991, dans un entretien avec Jean Béliard, Kissinger est longuement revenu sur sa vision de l’œuvre de Charles de …
Jérôme Besnard
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