Géopolitique

Julian Assange libéré : pourquoi son rôle fut essentiel

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En 2010, j’ai été témoin d’un crime de guerre. Le meurtre délibéré d’un civil, en Afghanistan, par un soldat d’une unité de la 101ième division aéroportée. Je le rapporte car je pense qu’il donne une idée de ce qui se passe dans la tête d’un soldat à ce moment, du rapport très étrange qu’il entretient avec son arme et qui lui sert d’assurance-vie autant que d’écran entre sa conscience et la réalité. Également, cet exemple montre au combien l’action de Julian Assange et de Wikileaks a été fondamentale pour comprendre que ce genre de crimes de guerre perpétrés par l’armée américaine en Afghanistan et en Irak notamment, n’étaient pas des incidents isolés, mais qu’ils étaient le fruit des dérives d’une guerre ingagnable et sans fin. 

En Afghanistan, avec les troupes américaines


C’était en octobre 2010, vers la fin d’un long séjour avec les troupes américaines dans la région de Kandahar. Deux jours plus tôt, un éclaireur de la 101ième division aéroportée avec qui nous étions avait perdu deux jambes et un bras en sautant sur une mine. Un gars qui faisait l’unanimité. Les autres soldats étaient très affectés. En patrouille, ils étaient prêts à tirer sur n’importe qui pour venger leur copain. Le soir au fond des huttes en terre qui nous servaient d’abris, j’en entendais sangloter comme des mômes.

Les hommes avec qui nous étions en opération nous avaient joué un drôle de tour. Pour une journée, ils nous avaient orientés sur une autre patrouille avec une autre unité, une très longue patrouille comme pour nous éloigner. À ce moment-là, ils ne souhaitaient pas de journalistes avec eux, et pour cause… Nous avons pris la direction du sud tandis qu’eux, nous l’ignorions, marchaient vers l’ouest. On était parti depuis déjà plusieurs heures quand des coups de feu ont retenti. Personne n’y a prêté attention. Il y a toujours des coups de feu dans la campagne afghane et à moins qu’ils ne se rapprochent, cela fait partie du bruit de fond de la guerre auquel tout le monde s’habitue. Au …

Régis Le Sommier

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Commentaires

philippe paternot

Il y a 3 mois

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honte à Hollande qui lui a refusé l'asile politique

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