Société
Jeux Olympiques : une douche froide pour les hôtels parisiens
La période des Jeux Olympiques était censée être synonyme de franc succès pour les hôtels. A 120 jours de l’événement de l’année, de nombreuses chambres restent encore inoccupées pour l’occasion. Des prix exorbitants semblent freiner les clients. Les hôtels enclenchent la marche arrière et commencent à baisser leur prix.
Laura Renoncourt
5 avril 2024 à 15:23
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faire face à des prix plutôt inhabituels. Les prix sont assez différents en fonction des
quartiers mais restent élevés pour la période. Nous allons nous appuyer sur des hôtels
notés trois étoiles. Dans le 14ème arrondissement, vous débourserez 350€ en moyenne par
nuit. Dans le neuvième arrondissement, c’est presque le double avec un tarif à la nuitée de
678€ en moyenne. Et enfin, dans le premier arrondissement de Paris, les prix avoisinent
presque les 700€.
Dans une auberge de jeunesse du 11ème arrondissement, les prix explosent. Entre le 26
juillet et le 11 août, la nuit coûte en moyenne 292€ contre 59€ pour le même nombre de
jours entre le 13 et le 29 août. Un tarif multiplié par cinq donc. Une auberge de jeunesse,
comme son nom l’indique, est destinée aux jeunes. Sont-ils prêts à débourser une telle
somme pour pouvoir se loger lors des Jeux Olympiques ? Nous avons fait un rapide
sondage sur nos réseaux sociaux. Sur 50 personnes, une seule personne accepte de payer ce prix-là.
Cette catégorie d’âge, souvent précaires car étudiants ou jeunes travailleurs, tentera peut-
être de déserter la capitale pour des raisons économiques. En clair, si les prix augmentent,
les clients fuient.
Le tarif de la nuitée multiplié par cinq
D'après le baromètre de l'Office de tourisme de Paris publié en mars 2024, les prix des nuits
d’hôtels reculent de 13,5 % pour la période des JO (452,90 €) par rapport aux prix observés
en début d’année. Au micro de RMC, Bertrand Mignard, directeur de l'hôtel Moderniste à
Paris évoque "un taux d'occupation de 56%". Quant à Emmanuelle Barbat, propriétaire d’un
hôtel dans le huitième arrondissement de Paris, elle déclare dans le reportage de TF1 : “On
était tenu de garder 80 % de nos chambres pour les Jeux olympiques et au global, j'en ai eu
43 % d'annulées".
Concernant les dépenses, les récentes annonces du gouvernement risquent de refroidir les
touristes. Valérie Pécresse, présidente du Conseil régional d’Ile-de-France, a fait savoir que
le ticket de métro s'élèvera à 4€ pendant les Jeux contre 2,15€ actuellement. Le ministre
des Transports invite les Franciliens à délaisser les transports en commun et les encourage
à faire du vélo. « Dans ces grands événements, il faut adapter son comportement. C'est
peut-être le moment de ressortir son vélo. Parce qu'il n'y aura pas de restrictions sur le vélo
ou la marche. » insiste-t-il sur TF1. Du côté de l’organisation des Jeux Olympiques, le
règlement stipule que "tous les spectateurs auront besoin d'un billet valide pour accéder à
un site olympique, y compris les enfants de tous âges". Il reste peu de billets disponibles
pour cet événement sportif. Les parents font face à deux choix : réussir à payer une place
ou abandonner leur propre place pour garder leur enfant. Une décision qui peut expliquer
certaines annulations dans les hôtels.
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