Hongrie : Orban veut envoyer des bus de migrants vers Bruxelles
Viktor Orban au sommet sur la démographie, Budapest, 2021
Prenant modèle sur la stratégie d’agit-prop des gouverneurs républicains américains, le Premier ministre hongrois souhaite envoyer prochainement des cars remplis d’immigrés extra-européens en direction de la capitale belge pour dénoncer l’hypocrisie des institutions bruxelloises.
Jérôme Besnard
9 septembre 2024 à 22:00
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Cet été, la Cour de Justice des Communautés Européennes (la CJCE) a décidé d’infliger à la Hongrie une amende de 200 millions d’euros pour la sanctionner de sa politique migratoire et plus précisément pour des atteinte supposées au droit d’asile. De par sa frontière de 170 km avec la Serbie, entièrement clôturée et grillagée, la Hongrie a empêché un million de migrants illégaux de pénétrer en Europe depuis 2015 selon une estimation des autorités hongroises.
Le 6 septembre dernier, à l’occasion d’une conférence de presse à Budapest, Bence Rétvari, secrétaire d’État parlementaire du ministère de l’intérieur hongrois, a dévoilé l’existence d’une flotte de bus flambant neuve, prête à conduire du jour au lendemain les migrants illégaux interpellés en Hongrie depuis Röske, localité magyare située sur la frontière serbe, jusqu’à Bruxelles.
Une méthode inspirée des États-Unis
Cette opération qui s’annonce spectaculaire si elle est réalisée, s’inspire des méthodes de « happening » des gouverneurs républicains américains d’États comme le Texas qui ont envoyé vers New York des bus remplis de migrants latinos et moyen-orientaux ayant franchi depuis le Mexique la frontière naturelle formée par le Rio Grande. A charge ensuite pour les villes de tendance démocrate de loger et d’intégrer ces nouveaux arrivants sans titre de séjour.
La démarche initiée par le gouvernement de Viktor Orban s’inscrit dans une situation de bras de fer permanent entre Bruxelles et la Hongrie qui assure depuis le 1er juillet 2024 et jusqu’au 1er janvier 2025 la présidence tournante de l’Union européenne. Une présidence que le Premier ministre hongrois a astucieusement utilisé pour mettre en lumière sa propre stratégie de diplomatie toute azimut, visitant en quelques jours l’Ukraine, la Russie, l’Azerbaïdjan, la Chine et les États-Unis au début du mois de juillet. Les autorités de l’UE voient d’un mauvais œil les intentions pacifistes de la Hongrie vis-à-vis du conflit en Ukraine. Elles reprochent …
Jérôme Besnard
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