Même s’ils proviennent d’une technologie taïwanaise, les bipeurs du Hezbollah qui ont explosé mardi 17 octobre au Liban auraient été produits sous licence par l’industrie hongroise. Or Budapest entretient de bonnes relations avec Téhéran comme avec Tel-Aviv de par la volonté de Viktor Orban.
Jérôme Besnard
18 septembre 2024 à 08:30
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On croyait, au premier abord, reléguée aux oubliettes les bipeurs en vogue avant la généralisation de la téléphonie mobile à la fin des années 1990. Ce qui à l’époque était bien pratique pour les mères de familles des quartiers bourgeois afin de rappeler l’heure dîner à leurs adolescents papillonneurs, était toujours considéré par le Hezbollah, l’organisation politico-militaire chiite libanaise en lutte contre Israël, comme le moyen le plus sûr pour servir de canal d’information à ses militants et ses miliciens. En effet, ces bipeurs utilisent les ondes radios et non les réseaux de téléphonie sans fil, aisément espionnables. Ce mardi 17 octobre au Liban, ce sont plusieurs milliers de bipeurs qui ont explosé simultanément causant la mort de huit « combattants » du Hezbollah et de trois civils, dont deux enfants.
Cession de licence de fabrication par l’entreprise taïwanaise
L’entreprise taïwanaise Gold Apollo aurait, selon la presse libanaise, cédé la licence de fabrication du bipeur modèle AR924 à l’entreprise hongroise BAC Consulting KFT. Or, la Hongrie de Viktor Orban se flatte d’entretenir des bonnes relations avec Israël comme avec l’Iran. Et si le Premier ministre hongrois affiche volontiers sa proximité politique avec son homologue israélien, Benjamin Netanyahou, son ministre des Affaires étrangères, Peter Szijjarto s’est rendu au mois de février 2024 en voyage officiel à Téhéran. Pour autant, une source libanaise insiste sur les potentielles responsabilités du gouvernement taïwanais (allié des États-Unis), dans cette affaire, du moins aux yeux du Hezbollah.
Israël décidé à sécuriser coûte que coûte le nord de son territoire
Reste à savoir si les bipeurs ont été commandé directement au fabriquant hongrois ou acquis par le Hezbollah auprès d’un revendeur ? Selon nos informations, le lot de bipeurs aurait été fourni au Hezbollah par un revendeur iranien. Et, toujours selon la presse libanaise, ce sont les batteries qui auraient été piégées par l’adjonction de …
Jérôme Besnard
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