Géopolitique

François Fillon sort de sa réserve : « Le Liban vit un martyr insoutenable »

On connaît l’intérêt de François Fillon pour les relations internationales et la singularité de sa vision géopolitique. Il a déjà eu l’occasion de l’exprimer dans les colonnes d’OMERTA. Raison de plus pour lire son analyse sur la situation libanaise. A l’heure où l’armée israélienne s’appétait à entrer au Liban après plusieurs jours de bombardements de la banlieue sud de Beyrouth, fief du Hezbollah, l’ancien premier ministre de Nicolas Sarkozy alerte la communauté internationale : « L’offensive déclenchée par Israël au Liban en réponse aux attaques du Hezbollah contre son territoire vient ajouter aux souffrances du peuple libanais. Si la sécurité d’Israël n’est pas négociable, celle du Liban non plus ! »

Pour autant, il est bien conscient de l’hypothèque fait poser l’existence d’un parti chiite contrôlé par l’Iran et allié de la Syrie : « L’existence d’une force militaire du Hezbollah échappant au contrôle du gouvernement libanais ne pouvait que conduire au drame d’aujourd’hui. » L’épisode actuel n’est à ses yeux que la perpétuation des malheurs qui frappent le Liban depuis un demi-siècle : « Après la guerre civile, les occupations successives d’Israël et de la Syrie, l’arrivée de plus de deux millions de réfugiés syriens, l’explosion du port de Beyrouth et l’effondrement de son économie, le Liban vit un martyr insoutenable. »

« La diplomatie américaine n’a fait qu’aggraver la situation du Liban »

A l’heure où certains de ses proches amis politiques, comme Bruno Retailleau ou Patrick Hetzel ont intégré le gouvernement de Michel Barnier, lui-même un de ses compagnons de route depuis la naissance du RPR, il alerte les gouvernants français sur leur responsabilité dans l’affaire libanaise : « La France a un rôle particulier à jouer pour relever ces défis. Elle doit assumer son histoire avec le Liban et retrouver sa singularité pour parler à tous les acteurs de cette tragédie. » Il n’hésite pas à fustiger « la diplomatie américaine qui n’a fait qu’aggraver la situation du Liban avec la destruction de l’Irak et le manichéisme de sa politique à l’égard de la Syrie ». 

A l’heure où le nouveau ministre atlantiste des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, issue d’une lignée familiale démocrate-chrétienne, revient du Liban sans avoir rien obtenu de tangible des forces en présence dans la région, François Fillon retrouve enfin des accents souverainistes pour expliquer que la position de la France « ne doit pas plus s’effacer derrière une diplomatie européenne illisible et peu légitime ».

 

Jérôme Besnard

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