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[Extrait Documentaire OMERTA] "cela fait bien longtemps qu’il n’y a pas eu de trêve".

Depuis Paris, Régis Le Sommier et Charles d’Anjou ont mis plusieurs jours à rejoindre le Donbass. Le terrain les attendait. 

Depuis que Vladimir Poutine a décrété la mobilisation partielle, le 21 septembre dernier, ce sont près d’un demi-million d’hommes qui combattent à l’est. OMERTA est allé à leur rencontre. Durant dix jours, nos journalistes ont été en immersion totale auprès d’un bataillon de ces soldats. 

Drone de reconnaissance russe dans les environs de Bakhmout

L’arrière-front 

La guerre a bien changé depuis un siècle. Alors que les drones survolent le champ de bataille, les ondes et les télécommunications sont devenues la clef de voûte des systèmes de combat. 

 Pourtant, la bataille de Bakhmout rappelle étrangement celle de Verdun ou celle de Stalingrad. A coups de canons de tank, de rafales de mitrailleuse ou d’artillerie, c’est à croire que le temps s’est figé. 

À l’arrière-front, les installations russes tiennent la route. La tente du chef du « bataillon des vétérans », surnommé « Raptor », est bien chauffée et les soldats ont de quoi manger. Mais à quelques kilomètres du front, on ne pense qu’à la guerre : le sapin de Noël est décoré de cartouches, et des sabres font office de décoration, dans la grande tente. 

Les novices s’entraînent avec difficulté au tir. Visiblement, les troupes du Kremlin sont abondamment fournies en munitions de tous calibres.  Contrairement aux batailles de la seconde guerre mondiale qui ont engloutis les russes par millions, cette fois les troupes d'assaut n'interviennent que lorsque l'artillerie et l'aviation ont détruit les positions adverses, ce qui en terrain urbain comme à Baxmut, prend des semaines. Les russes sont patients et sont convaincus qu'ils ont le temps de leur côté.

Les Russes sont un vieux peuple. Ils n’ont rien oublié de la guerre de leurs grands-pères, entre 1941 et 1945, face à l’Allemagne. Durant celle-ci, les Russes sont morts par millions. Aujourd’hui, l’Occident remplace les nazis : l’ennemi est à l’est, maintenant que les plaines mongoles ont été pacifiées. Tout cela, c’était hier, il y a à peine un hiver. Au milieu de la forêt de pins hivernale, nos journalistes en viennent à oublier en quelle année nous sommes. 

Tranchée russe

L’un des soldats nous dit que la guerre est nécessaire. Qu’elle est un bien pour la société russe. Sa nostalgie envers Staline, son regret de l’URSS, quand la Russie comptait six millions de kilomètres carrés et cent cinquante millions d’habitants en plus, transpire. « Qu’y avait-il de mal dans le communisme ? » nous demande-t-il ? Dans ces moments, il est parfois difficile de répondre. 

Pour l’Épiphanie, nous nous soumettons, avec un peu d’appréhension, à la tradition russe : se baigner dans un trou creusé à travers la glace, dans l’eau gelée de l’Ukraine, et y faire un signe de croix. L’ambiance sera nettement moins détendue quand, peu de temps après, nous serons au front. 

Pour l’instant, nous dormons en compagnie des soldats, partageant, pour quelques jours, leurs conditions de vie. Le réveil est matinal et frais : malgré la chaleur exceptionnelle de l’est ukrainien cette année, le mercure tourne autour de zéro degré. 

Groupe de soldats russes à l'entraînement

Le champ de bataille 

Si Régis Le Sommier, Charles d’Anjou et notre caméraman suivent un parcours définit par les troupes russes, celui-ci est loin de comporter la garantie de sécurité. 

Nos journalistes souhaitent être au plus proche du front. C’est pour cette raison qu’ils se sont dirigés au plus près de l’action, dans un avant-poste à quelques centaines de mètres des Ukrainiens, en face. Plus loin, il n’y a rien qu’un champ de boue dévasté. Le secteur de Kremina-Slatovo où nous nous trouvons est vital pour le contrôle des voies d’approvisionnement. C’est par le feu et par le sang qu’il sera pris : cela fait bien longtemps qu’il n’y a pas eu de trêve. 

Alors, lorsque Régis Le Sommier et Charles d’Anjou partent en voiture vers le poste de commandement, ils croisent sur leur route le feu ukrainien. Forcés de se réfugier dans une grange, sous le tir d’un char ukrainien, ils vivent, comme les soldats alentours, l’enfer de la guerre, ressentent le frisson de la mort pour quelques instants. 

Finalement, après de longues minutes, ils parviendront à s’en extraire. 

Ceux qui leur ont tiré dessus sont vraisemblablement les Ukrainiens du bataillon Kraken, la nouvelle Némésis de Wagner. Composé en majorité de Polonais, mais avec une forte minorité ukrainienne, cette troupe d’élite est mercenaire. Mais les deux ont un point commun : depuis des semaines, elles s’envoient l’une sur l’autre du gros calibre. Chaque jour, le cimetière de Bakhmout s’agrandit. 

 
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La rédaction d'OMERTA

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Commentaires

J-Pascal JORDAN

Il y a 3 jours

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Documentaire introuvable !

michel villepontoux

Il y a 1 mois

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j'ai cherché moi aussi le documentaire. Pas trouvé.

baur christiane

Il y a 1 mois

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on dirait bien que non

Josiane Cywinski

Il y a 1 mois

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1

Le documentaire n’est toujours pas disponible.

jean clerc

Il y a 1 mois

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itou, comme si celui-n'avait pas été mis en ligne...

acitores axel

Il y a 1 mois

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Impossible de consulter le documentaire…

baur christiane

Il y a 1 mois

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Idem pour moi

Raphaël Lesage

Il y a 1 mois

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Via PC ou sur l'appli pareil pour moi, le documentaire n'est toujours pas dispo

Raphaël Lesage

Il y a 1 mois

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Pareil pour moi, via PC ou via l'appli sur téléphone le nouveau documentaire n'est toujours pas disponible

Eric Laude

Il y a 1 mois

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Idem, impossible de trouver cette vidéo tant attendue

Eric Laude

Il y a 1 mois

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Idem, impossible d'accéder à ce documentaire tant attendu

fabian Duron

Il y a 1 mois

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Bonjour Jean louis Petit, je suis d'accord il y a de l'optimisation à faire au niveau du classement des videos sur le site. Cependant si vous avez un abonnement vous avez accès aux videos facilement sur l'appli omerta je suis sur iOS et l'apps fonctionne tres bien :). Mais il faut réglé le probleme sur le site je suis d'accord.

JEAN-LOUIS PETIT

Il y a 1 mois

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A moins que "disponible sur l'application" signifie "non disponible via un PC" ? Tout ceci n'est pas clair à l'image du site ! Cdt

JEAN-LOUIS PETIT

Il y a 1 mois

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D'accord avec d'autres commentaires : classement de la plateforme vidéo illisible

JEAN-LOUIS PETIT

Il y a 1 mois

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De quelle offre payante parle-t-on ? Faut-il souscrire un autre abonnement pour avoir accès à certaines vidéos ? Ce n'est pas clair ! Remarque par ailleurs déjà faite = surveillez l'orthographe ! Cordialement

Gilles DINTINGER

Il y a 1 mois

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Impossible de trouver cette vidéo

Édouard Budan

Il y a 1 mois

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Je partage

Alexandre Scherer

Il y a 1 mois

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La navigation dans les video d'Omerta n'est pas très facile. Peut etre faudrait il un classement chronologique ou une meilleure différenciation visuelle.

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