Régis Le Sommier en entretien avec Bob Woowdward, le 13 avril 2011, à Paris
Il y a 49 ans, le Watergate connaissait son épilogue avec la démission de Richard Nixon. Si la célèbre affaire n’a pas sonné l’avènement d’une ère d’honnêteté et de transparence, au contraire, elle a bien initié des changements profonds aux États-Unis. Le mouvement néoconservateur, plus que jamais aux manettes, est en effet né à cette époque. Analyse.
Le 8 août 1974, le président américain Richard Nixon démissionnait à la suite de la rocambolesque affaire du « Watergate ». Deux journalistes, Carl Bernstein et Bob Woodward, avaient mis à jour un véritable système de surveillance au siège du parti Démocrate, donc des opposants de Nixon, réélu triomphalement deux ans plus tôt. Cette affaire, magnifiquement mise en scène dans le film Les hommes du président, représente un point de bascule dans l’histoire contemporaine américaine dont l’écho se fait encore sentir.
Il n’est d’ailleurs pas interdit de se demander si ces deux journalistes auraient aujourd’hui pu aller au bout de leur enquête et n’aurait pas été pas accusés de « complotisme » et de « fake news » par certains de leurs confrères…
D’abord, situons le contexte et évoquons les hommes, Richard Nixon en premier. Élu Républicain conservateur, qui succéda en 1968 au Démocrate Lyndon Johnson, sur fond d’enlisement dans la guerre du Viêt Nam, alors à son paroxysme. On peut même aller jusqu’à dire que Nixon sera élu pour terminer la guerre du Viêt Nam. Il s’adjoindra pour cela des compétences d’Henry Kissinger.
Son obsession : ce que se disent ses opposants Démocrates. Il les fait donc surveiller.
Bob Woodward et Carl Berstein ensuite. Deux jeunes journalistes fougueux, sans peur et sans reproche, qui vont bénéficier de tuyaux fournis par leur célèbre source, « gorge profonde », laquelle leur dévoile l’affaire de surveillances au cours de rendez-vous dans des parkings obscurs.
Nixon, obsédé par les Démocrates
N’oublions pas non plus un rédacteur en chef en acier trempé, Ben Bradley, qui va protéger Woodward et Bernstein dans leur enquête, malgré les pressions du FBI et de la Maison-Blanche. Bradley restera célèbre pour sa phrase après les révélations de l’affaire du Watergate dans les colonnes du Washington Post : « I stand by my story » (« Je maintiens mon article », sous-entendu, je soutiens mes journalistes…)
À l’époque, Ronald Reagan avait plaisanté : « Les …
Alexandre Scherer
Il y a 1 ans
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Pourquoi Woodward est-il silencieux aujourd’hui concernant la guerre en Ukraine?