Ce scrutin est considéré comme un référendum entre l’Europe et la Russie. Samedi 26 octobre, les Géorgiens se rendront aux urnes dans le cadre des élections législatives. D’un côté, il y a les pro-européens, représentant l’opposition et composés de quatre principales alliances. Ce dimanche 20 octobre, des dizaines de milliers de leurs partisans se sont réunis à Tbilissi, la capitale géorgienne, brandissant des pancartes, “La Géorgie choisit l’UE”. Un rassemblement à l’appel de plusieurs ONG, voulant “montrer leur détermination à poursuivre le chemin de l’adhésion” à l’Union européenne.
De l’autre, il y a le Rêve géorgien. Le parti est accusé par ses détracteurs de dérive autoritaire pro-russe, ainsi que d’empêcher le pays d’adhérer à l’Union européenne. À sa tête, l’oligarque et ancien Premier ministre, Bidzina Ivanichvili, a appelé à choisir “entre l’esclavage et la liberté, la soumission aux puissances étrangères et la souveraineté, la guerre et la paix”. Le Rêve géorgien est actuellement à la tête du gouvernement. Le Premier ministre, Irakli Kobakhidze avait d’ailleurs effectué sa première visite officielle à l’étranger à Bruxelles afin de discuter de l’adhésion à l’Union européenne de Tbilissi. Le chef du gouvernement géorgien y avait même rencontré le secrétaire général de l’OTAN de l’époque, Jens Stoltenberg.
L’Europe garde un œil attentif sur la Géorgie
Les relations se sont ensuite refroidies entre les deux camps. En cause, l’adoption d’une loi controversée sur les “agents étrangers”. “Nous allons réduire nos contacts politiques [...] et nous envisagerons de suspendre l’aide financière au gouvernement” affirmait en juin dernier le chef de la diplomatie de l’Union européenne, Josep Borrell. Inspiré d’une loi russe, le texte prévoit notamment que toute organisation recevant plus de 20% de ses financements de l’étranger doit s’enregistrer en tant qu’agent d’influence étrangère. “Si le gouvernement ne change pas sa ligne de conduite, la Géorgie ne progressera pas sur la voie de l’Union européenne” fustigeait Josep Borrell en juin dernier.
À Bruxelles comme à Strasbourg, l’Europe garde un œil sur Tbilissi, n’hésitant pas à le faire savoir publiquement, à moins d’une semaine d’une élection qualifiée de “cruciale” par de nombreux observateurs. Ce jeudi 17 octobre, le Conseil de l’Europe a “exhorté la Géorgie à se réengager en faveur de la démocratie”, demandant “une nouvelle fois aux autorités géorgiennes de revenir sur la législation récemment adoptée contraire aux droits humains”. Une déclaration, faisant certainement référence au texte interdisant notamment “la propagande des relations homosexuelles et de l’inceste”, bien que cela n’ai pas clairement été mentionné. Il est également demandé à la Géorgie de “s’abstenir de davantage menacer le pluralisme politique”.
De son côté, la présidente de ce pays du Caucase, opposée au gouvernement et fondamentalement pro-européenne, Salomé Zourabichvili, avait affirmé début octobre dans un entretien à l’AFP : “Nous avons un quasi-référendum sur le choix entre l’Europe ou le retour à un passé incertain russe.” Selon de récents sondages, c’est l’alliance pro-UE qui pourrait l’emporter à l’issue des élections législatives du week-end prochain.
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