Politique

En conflit avec la HATVP, la ministre Caroline Cayeux démissionne

« Si on n’a rien à se reprocher, on ne démissionne pas ! » a asséné le président du Rassemblement National, Jordan Bardella. De son côté, l’accusée dit vouloir « ne pas gêner l’action du gouvernement » avec une nouvelle polémique. Deux versions, mais une certitude : il y a quelque chose de flou dans le patrimoine de Caroline Cayeux. 

 
Une déclaration de patrimoine sous-évaluée ? 

Ce qui a dérangé la HATVP (Haute Autorité de Transparence de la Vie Publique) dans cette affaire, c’est ce que nos confrères du Huffington Post décrivent comme un « magnifique immeuble haussmannien d’environ 500 m², au numéro 1 de la place de l’Alma, situé à deux pas de la Tour Eiffel ». Il ne s’agit pas d’une annonce, mais de la propriété de la maire de Beauvais. Héritière d’une riche famille d’industriels automobiles par sa mère et d’une autre de laboratoires pharmaceutiques par son père, son bien immobilier en est issu. 

Si Caroline Cayeux possède également des terrains de chasse en Sologne et une écurie de chevaux de trait, c’est bien son immeuble qui est en cause. En effet, selon la HATVP, elle aurait sous-évalué son bien, dans un quartier où le mètre carré coûte parfois 20 000 euros. Une autre propriété, moins onéreuse, est mise en cause : une maison à Dinard. La première vaut, selon la HATVP, 2,4 millions d’euros alors que la seconde est estimée à 1,5 million. Et les deux auraient été minorées par la déclaration de patrimoine de la ministre. Des faits qui pourraient aller jusqu’au pénal, à ce point que l’instance aurait informé le procureur de la République du problème. Par ailleurs, difficile d’avancer l’ignorance, alors même qu’elle a cédé des biens à son adresse parisienne pour un prix au mètre carré largement supérieur à celui de sa déclaration. Autre point ennuyeux : Caroline Cayeux avait déjà reçu un avertissement à ce sujet en 2021, dont elle n’a manifestement pas tenu rigueur. 

Face à ces accusations, l’ex-ministre a déploré que sa « sincérité » soit remise en question, tout en affirmant avoir « tenu compte des observations » qui lui avaient été adressées. Elle devra cependant publier sous deux mois une nouvelle déclaration patrimoniale de fin de mandat. 

Alexandre de Galzain

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