Même si son adoption entrainerait une rupture anthropologique majeure, l’euthanasie n’intéresse guère les Français. Bien organisé, le lobby promoteur du suicide assisté a su convaincre Emmanuel Macron de ne pas prendre en compte l’avis d’une grande majorité de soignants. A contrario, le nécessaire développement des soins palliatifs n’est pas garanti financièrement dans les années à venir.
Jérôme Besnard
5 juin 2024 à 17:32
Partager via
La lecture des articles est réservée aux abonnés
Pourquoi avoir fixé l’examen de la loi sur le suicide assisté la semaine précédant l’élection des députés français au Parlement européen est-on en droit de se demander ? Soit pour en noyer sa portée politique, soit pour mettre en difficulté certains opposants. Dans tous les cas s’est plutôt la première possibilité qui s’est réalisée : les Français ne se sont nullement intéressés au débat. Un débat qui oppose au fond depuis des années deux personnalités très différentes : Line Renaud, chanteuse sans talent que la mort semble avoir oubliée (elle a 95 ans) mais infatigable militante de l’euthanasie. De l’autre, l’un des écrivains français vivant les plus connu au monde, Michel Houellebecq, pas catholique pour un sou mais farouche opposant à l’euthanasie.
Michel Houellebecq s’engage une nouvelle foi sur le sujet
Dans le mensuel L’Incorrect de juin, disponible en kiosque, Michel Houellebecq s’en explique dans un débat avec le rabbin Haïm Korsia et le prêtre catholique Pierre Vivarès. Ce qui choque l'écrivain dans ce projet de loi, « c’est l’idée effrayante et répugnante que la dignité peut, d’une manière ou d’une autre, être lié à l’état de santé, c’est-à-dire une chose qu’on peut perdre ».Pour lui, « l’euthanasie est tout sauf un sujet de spécialiste. Tout le monde va être confronté à l’agonie d’un proche. Tout le monde ».
L’hypocrisie de ce projet de loi est de traiter dans le même texte la question des soins palliatifs, encore inexistants dans de nombreux départements et celle du suicide assisté par le personnel médical ou un proche (presque assuré d’avoir des séquelles psychologiques graves par la suite). Un mélange qui a nourri une fronde importante des personnels médicaux concernés, réunis dans la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs (SFAP), présidée par le docteur Claire Fourcade.
Des député RN au côté des LR pour s'opposer au texte
Il est un peu étrange au premier abord de noter les nombreuses interactions existants les militants LGBTQI+ et …
Jérôme Besnard
Soutenez un média 100% indépendant
Pour découvrir la suite, souscrivez à notre offre de pré-abonnement
Participez à l'essor d'un média 100% indépendant
Accédez à tous nos contenus sur le site, l'application mobile et la plateforme vidéo
Profitez de décryptages exclusifs, d'analyses rigoureuses et d'investigations étayées
Soyez le premier à ajouter un commentaire