Géopolitique

[Edito] Ukraine : pour qui roule le temps ?

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 Dans une tribune publiée le 7 janvier dans le Washington Post et intitulée : « Le temps n’est pas du côté des Ukrainiens », l’ancien secrétaire américain à la Défense Robert Gates et l’ancienne secrétaire d’État Condoleezza Rice sonnent l’alarme. « L’économie de l’Ukraine est en lambeaux. Des millions de personnes ont fui le pays. Ces infrastructures sont en train d’être détruites. La plupart de ses ressources minérales, ses capacités industrielles et quantité de terres agricoles sont sous le contrôle des Russes. Le potentiel militaire ukrainien et son économie sont maintenant presque intégralement dépendants des lignes de vie tissées avec l’ouest, principalement avec les États-Unis ». 
 
Leur constat est lucide. La situation de l’Ukraine est en effet désespérée. « Sans un autre succès militaire contre les forces russes, écrivent-ils encore, les pressions occidentales sur l’Ukraine pour négocier un cessez-le-feu grandiront à mesure que les mois s’écoulent sans progression militaire [des Ukrainiens]. Dans ces circonstances, tout cessez-le-feu négocié laisserait les forces russes en position de force pour poursuivre leur invasion dès qu’ils seront prêts. Ceci est inacceptable ». Et ils concluent par un vibrant appel à augmenter les livraisons d’armes à l’Ukraine, y compris des chars lourds via les alliés européens, invoquant l’histoire, 1914, 1941 ou encore 2001, lorsque « des agressions non provoquées » ont conduit les États-Unis à s’impliquer dans des conflits. L’Ukraine est condamnée à gagner pour éviter la guerre mondiale, argumentent-ils. 

Il en va de l’avenir de la planète. Ils invoquent aussi les conséquences du conflit sur les économies occidentales et attribuent son origine à un seul homme : Vladimir Poutine. La progression de l’OTAN à l’est, le coup d’État de Maidan, la non-application des accords de Minsk, mais aussi l’invasion de l’Irak que Mme Rice a elle-même supervisé comme membre du gouvernement Bush et qui fait figure de bouleversement majeur pour la …

Régis Le Sommier

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Commentaires

Claude ROUQUET

Il y a 2 mois

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Les Allemands (et donc les Américains) n'en ont jamais eu l'intention, Merckel l'a confirmé dans une intervew à Die Zeit début décembre, reprise par VA du 15 décembre. Il s'agissait seulement de gagner du temps pour préparer l'Ukraine à la guerre, d'où les succès initiaux de l'armée ukrainienne. Il n'y a pas eu d'effet de surprise.

OMERTA MEDIA

Il y a 2 mois

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La paix. A quel prix? Ah si les Occidentaux avaient appliqué les accords de MInsk...

Andrée Lespagnol

Il y a 2 mois

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Je suis entièrement d'accord

23111951 MICHON

Il y a 2 mois

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0

OK , avec cette remarque pertinente .... et les BRICS...... les USA <s'en fichent ...????

Louis Jean Sylvos

Il y a 2 mois

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1

L'encerclement de Kiev peut être vu comme une tactique qui a bien fonctionné permettant aux Russes de d'acquérir les territoires de Donetsk et Donbass.

milenko chantitch

Il y a 2 mois

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Les US ne s'arrêterons pas tant qu'ils n'auront pas obtenu de fortes concessions sur le futur trafic de marchandises par les nouvelles routes de la soie et surtout celle passant par les eaux territoriales russe.

Etienne Belondrade

Il y a 2 mois

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3

Très interessant edito. Peut-être manque t’il juste le rappel que les grands gagnants economiquement sont les US et la Russie, et les grands perdants hormis l’Ukraine sont les pays europeens. Dès lors on voit mal pourquoi Washington voudrait interrompre cette guerre qui n’est que benefice pour elle.

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