Délinquance, les étrangers coupables, mais pas responsables ?
image d'illustration cité française
Racisme systémique, pauvreté… les explications à la surdélinquance des immigrés ne manquent pas parmi les tenants d’une certaine culture de l’excuse. Pour y voir plus clair, Omerta a fait comme eux : convoquer des sociologues de gauche. Les résultats sont bien plus nuancés qu’on veut bien le dire.
Stanislas Tarnowski
23 août 2023 à 15:54
Partager via
La lecture des articles est réservée aux abonnés
« L’immigration mérite un débat à la hauteur des enjeux et des inquiétudes qu’elle suscite. Cependant, il n’y a pas de raisons de centrer cette discussion sur la délinquance. » Cette affirmation émane du Centre d’études prospectives et d’informations internationales (CPII), un organisme lié à Matignon. Son étude Immigration et délinquance : réalités et perceptions d’avril 2023 ne craint pas d’affirmer que « les études concluent unanimement à l’absence d’impact de l’immigration sur la délinquance. » Elle fait donc fi des chiffres abondamment fournis par les ministères de l’Intérieur et de la Justice. À l’appui de leurs dires, les économistes Arnaud Philippe et Jérôme Valette soutiennent que les vraies causes de la surreprésentation des étrangers dans les statistiques seraient à chercher dans des biais.
Ainsi, les étrangers seraient-ils victimes de contrôles au faciès. À l’appui de leurs dires, une étude de 2009 financée par l’Open Society Justice initiative, Les contrôles au faciès à Paris. Elle indique bien que Noirs et Maghrébins sont 1,8 à 14,8 fois plus contrôlés que les Blancs… avant de constater que de porter une tenue « jeune » (jogging et sweat à capuche) multiplie les chances de contrôle par 5,7 à 16,1 ! L’étude néerlandaise Proactive policing and equal treatment of ethnic-minority youths (2014), partie du même présupposé, arrive à la conclusion que la surreprésentation des minorités ethniques dans les contacts avec la police s’explique en fait par quatre facteurs : le temps passé à traîner dans la rue, le passé de délinquant, l’appartenance à une bande et le manque de coopération avec la police.
Des biais ? Un raisonnement biaisé !
L’étude du CPII n’aborde cependant pas la cause la plus fréquemment avancée pour expliquer la surreprésentation des immigrés dans la délinquance : la pauvreté. Elle est bien sûr en partie vraie : la thèse du Néerlandais Tom te Rijdt, The relation between migration background and crime from an age, education, and gender perspective…
Stanislas Tarnowski
Soutenez un média 100% indépendant
Pour découvrir la suite, souscrivez à notre offre de pré-abonnement
Participez à l'essor d'un média 100% indépendant
Accédez à tous nos contenus sur le site, l'application mobile et la plateforme vidéo
Profitez de décryptages exclusifs, d'analyses rigoureuses et d'investigations étayées
Commentaires
Christophe Kaladji
Il y a 1 ans
Signaler
0
Un délit provoqué (vols, effractions,coups & blessures, etc.) par des noirs ou des maghrébins (caméras à l'appui); conduit les forces de l'ordre à rechercher des blancs ?
Christophe Kaladji
Il y a 1 ans
Signaler
0
Un délit provoqué (vols, effractions,coups & blessures, etc.) par des noirs ou des maghrébins (caméras à l'appui); conduit les forces de l'ordre à rechercher des blancs ?