Coup d’Etat sans éclat : l’Allemagne neutralise un complot d’ultra-droite
Le Bundestag, Parlement allemand
Ce mercredi 7 décembre, une vaste opération de police a démantelé un réseau factieux de l’ultra-droite allemande qui entreprenait de renverser le gouvernement d’Olaf Scholz, actuel Chancelier de la République Fédérale Allemande. Emmené par un aristocrate déchu, une Russe exilée, une députée remerciée et d’anciens militaires, ce projet a été contrecarré par l’action des forces de police dans onze des seize régions que compte le pays.
Paul Beffroy
8 décembre 2022 à 17:05
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L’amplitude de cette opération ne trouve pas d’égal dans le chapitre contre-terroriste allemand de ces dernières décennies. Le groupuscule « s’était fixé pour objectif d’éliminer l’ordre étatique existant en Allemagne, l’ordre fondamental libéral et démocratique, en recourant à la violence et à des moyens militaires » d’après le procureur général Peter Frank. Une antienne bien connue dans ses milieux radicaux qui fustigent les régimes d’État de droit, fondé sur la représentativité des opinions et la délibération citoyenne.
Un dispositif policier d’ampleur
Les moyens alloués ont été titanesques. Dans un premier temps, 25 personnes ont été interpellées dans le cadre de cette action terroriste mûrie et préparée. Elle s’est déroulée dans sept « länder »mais aussi au-delà des frontières alpines qui mènent en Autriche et en Italie. Ensuite, à la faveur du déploiement de 3 000 policiers ; 150 perquisitions ont été diligentées dans onze régions différentes, menant à l’interpellation de 52 individus liés de près ou de loin à cette entreprise mortifère. Selon le procureur de Karlsruhe, cette galaxie groupusculaire avait comme ambition de pénétrer « violemment dans le Bundestag [NdlR : parlement allemand] à l’aide d’un petit groupe armé ».
Une nébuleuse à l’œuvre
Affichant une volonté assumée de renverser l’ordre établit, les « Reichsbürgers » [NdlR : citoyens du Reich, de l’Empire] constituent une organisation fondée par des nostalgiques d’un régime autoritaire et dont le modèle puise sa source idéologique dans le IIIe Reich national-socialiste. L’existence d’un complot judéo-maçonnique, la domination d’un État profond ou encore la négation des atrocités de la Seconde Guerre Mondiale : cette organisation, éparse dans ses revendications et ses concepts, compterait sur l’appui de 15 000 adhérents dont 200 militants actifs.
Quatre protagonistes sont aujourd’hui connus du grand public. D’abord le Prince Heinrich XIII Reuss, héritier de la Maison de Reuss et septuagénaire …
Paul Beffroy
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Commentaires
sebastien mathieu
Il y a 3 mois
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"L’ultra-droite, en histoire des idées, se caractérise par son incompatibilité avec le jeu démocratique. Les moyens qu’elle déploie pour arriver au pouvoir se traduisent par l’usage de la violence, de la fureur et des armes." = c'est très exactement les caractéristiques du coup d'état de Lénine et des bolchéviques en Russie, 1917. (lire entre autre, Antony Beevor, Russie Révolution et guerre civile, qui vient juste de sortir). Et on ne peut pas franchement dire que c'était un coup de l'ultra droite. Ou alors il ne faut conserver que l'adjectif "ultra".
sebastien mathieu
Il y a 3 mois
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"L’ultra-droite, en histoire des idées, se caractérise par son incompatibilité avec le jeu démocratique. Les moyens qu’elle déploie pour arriver au pouvoir se traduisent par l’usage de la violence, de la fureur et des armes." = c'est très exactement les caractéristiques du coup d'état de Lénine et des bolchéviques en Russie, 1917. (lire entre autre, Antony Beevor, Russie Révolution et guerre civile, qui vient juste de sortir). Et on ne peut pas franchement dire que c'était un coup de l'ultra droite. Ou alors il ne faut conserver que l'adjectif "ultra".