Christian Mégrélis : « Les Russes ne comprennent rien à l’économie ! »
Christian Mégrelis, ancien conseiller de Mikhaïl Gorbatchev
Christian Mégrélis, homme d’affaires français, a été conseiller de Mikhaïl Gorbatchev à l’aube de la chute de l’URSS. Guerre en Ukraine, eurasisme, économie, totalitarisme, il nous livre son analyse.
Alexandre de Galzain
7 octobre 2022 à 07:10
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Quel regard portez-vous sur les causes de la guerre en Ukraine ?
Il y aurait beaucoup à dire sur les accords de Minsk [NdlR: signés en 2014, ils garantissaient l’Ukraine comme un territoire neutre entre l’OTAN et la Russie]. Il y a sur ce point une grande responsabilité des deux États arbitres : l’Allemagne et la France. Minsk a été signé par François Hollande. Or, lorsqu’Emmanuel Macron est arrivé, il a balayé tout ça d’un revers de la main car ça ne l’intéressait pas. L’Allemagne était seule, avait besoin du gaz russe, et a laissé les évènements se dérouler. Il y a une vraie responsabilité française. Si la France avait fait son job, Minsk aurait fonctionné. Mais il y a eu cette invasion car Poutine était excédé par le non-respect de Minsk.
Les Ukrainiens sont des coquins ! Ça a toujours été comme ça, et tout le monde le sait. J’ai moi-même travaillé avec des usines ukrainiennes : ce sont des filous, on se demande toujours si on va être payé ! Avec les Russes, c’est plus sûr. Cela étant, ce n’est pas une raison pour les envahir ! Il y a beaucoup de coquins, mais à qui on ne déclare pas la guerre.
Les Ukrainiens ont essayé de tirer la ficelle au maximum sur Minsk, ce qui a excédé les Russes. Poutine l’a d’ailleurs dit à plusieurs reprises. Mais de là à envahir le pays, il y a un pas !
On a vu la répétition des Sudètes. La seule chose que l’Occident a faite de bien, c’est de ne pas signer les accords de Munich. Si on avait signé un Munich avec les Russes, le prochain coup, ça aurait été la Pologne !
L’Occident a donc su imposer des limites selon vous ?
Au moins, nous n’avons pas répété les erreurs du passé ! Nous n’avons bien sûr pas voulu mourir pour Kiev, mais nous les avons aidés. Nous sommes tombés sur des gens qui avaient envie de se battre. C’est d’ailleurs là que les Russes ont commis une erreur fondamentale : ils n’ont pas compris que les Ukrainiens étaient devenus nationalistes. Si vous écoutez les discours de Vladimir Poutine, l’Ukraine n’existe pas. Le …
Alexandre de Galzain
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