Chute du nombre d’adhérents, conflits de succession, finances douteuses… le syndicat
en prend pour son grade, et en particulier son secrétaire général actuel, Philippe Martinez, qui laissera en mars 2023 un très lourd héritage à son successeur. Pour le moment, la réforme des retraites sera sa dernière bataille, mais les chances de mobiliser les masses populaires semblent au plus bas.
Le drapeau rouge en berne
C’est d’abord par manque d’adhérents que le syndicat voit son influence diminuer petit à petit : de plus de deux millions dans les années soixante-dix, il en compterait aujourd’hui encore moins que les 650 000 avancés en 2019. Une chute difficile à assumer, d’autant que la dégringolade implique un fait très symbolique : la CGT n’est plus le principal syndicat en France,
détrôné en 2017 par la CFDT. Pire encore, certains secteurs emblématiques comme la métallurgie sont perdus pour de bon, comme Renault. La CGT n’est plus que la troisième force syndicale dans l’ancien fief de Philippe Martinez.
En cause notamment : un monde professionnel qui change. « La CGT, fille aînée du Parti communiste, ne s’est jamais remise de l’effondrement du bloc soviétique et la désindustrialisation du pays l’a percutée de plein fouet », décrypte l’ancien responsable de la CGT Jean-Dominique Simonpoli.
Autre cause importante : le travail sous-traité disperse les bases militantes et fragilise le poids des sections. Une perte d’influence que le syndicat supporte mal, et que son actuel secrétaire général n’a pas réussi à combler.
La chaise vide et le bâton
Car pour se maintenir comme une puissance à prendre en compte, Philippe Martinez mène une rude politique. L’ancien secrétaire de la fédération Métallurgie a viré de bord, de la diplomatie à l’opposition systématique, ce que déplore Antoine Foucher, ancien directeur de cabinet de Muriel Pénicaud au ministère du Travail. Il refusera même d’assister à un important cycle de discussion entre syndicats et patronat. Fini le « syndicalisme …
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