Politique

Budget 2023 : le spectre du 49-3

Plus le vote du budget avance, moins l’Assemblée est paisible. Depuis deux semaines, le budget du gouvernement de l’année 2023 est voté à l’Assemblée. Présenté par Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, il doit définir la structure des dépenses pour l’année prochaine. Seulement, cette fois-ci, le gouvernement doit faire des compromis, ne détenant qu’une majorité relative. 

Les échanges ont commencé à devenir plus vifs mardi 11 octobre, lorsque le député RN Alexandre Loubet avait qualifié Bruno Le Maire de « lâche ». Ce dernier avait demandé des « excuses solennelles », demande que Marine le Pen avait balayé d’un revers de main en incitant le ministre à « planter des fraises ». Mais au-delà des insultes, c’est surtout un camouflet électoral qui donne du fil à retordre au gouvernement. 

 

Les super-dividendes : un sujet qui divise même au centre 

Alors que l’exécutif s’y était déclaré défavorable, le texte a été proposé par un député MoDem, et vise à taxer « les entreprises qui réalisent plus de 750 millions de chiffre d’affaires, qui réalisent des superprofits mais qui décident de distribuer des superdividendes ». Et pire que cette singularité au sein du groupe Ensemble !, 19 députés du parti présidentiel ont voté en sa faveur. À l’aile gauche du parti, ils ne se revendiquent pas « frondeurs », mais promoteurs de la « justice sociale ». 

À Renaissance, tout le monde ne voit pas celle-ci de la même façon. Bruno Le Maire a ainsi attaqué au micro du BFMTV une mesure « profondément injuste » qui pénaliserait les entreprises françaises. Il y est d’ailleurs tellement opposé qu’il a affirmé qu’il ne « conservera pas l’amendement », selon ses propres dires, terminant sa réponse par une pique adressée à Marine Le Pen. 

Le texte, pourtant, avait été largement accepté par l’Assemblée. À 227 voix pour et 88 contre, il signait d’ailleurs l’une des premières « victoires » de l’opposition, bien que l’amendement ait été proposé par un membre de la majorité. 

C’est Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement, qui a rebattu les cartes. À l’issue du conseil des ministres du mercredi 12 octobre, celui-ci a ainsi déclaré que le gouvernement était prêt à faire appel au 49-3. Cet article lui permettrait de passer outre la volonté de l’Assemblée pour éluder les amendements auquel il serait opposé. Bruno Le Maire a cependant tenu à rassurer sur un point : il souhaite « conserver des amendements de l’opposition ». Pour l’instant, seuls des amendements proposés par le PS et LR rentrent dans ce cadre

La rédaction d'Omerta

Soutenez un média 100% indépendant

Pour découvrir la suite, souscrivez à notre offre de pré-abonnement

Participez à l'essor d'un média 100% indépendant
Accédez à tous nos contenus sur le site, l'application mobile et la plateforme vidéo
Profitez de décryptages exclusifs, d'analyses rigoureuses et d'investigations étayées

Commentaires

Soyez le premier à ajouter un commentaire

À lire

Guerre en Ukraine : les impostures d’un volontaire américain chouchou des médias

Figure médiatique reconnue pour son action aux côtés des forces ukrainiennes, un volontaire américain, James Vasquez, aurait en fait fabulé sur ses prouesses au front et sur son statut de combattant. Pour la presse comme pour ses soutiens outre-Atlantique, la déconvenue est de taille.

[Essai] Terrorisme palestinien : le scandale de l’enquête Copernic

L’attentat contre la synagogue de la rue Copernic restera comme l’une des enquêtes antiterroristes les plus chaotiques de la Ve République. A la veille du procès, le journaliste Clément Weill-Raynal le décrypte dans un passionnant ouvrage.

[Essai] Conduire la guerre : la voie du dux bellorum

Un essai à deux voix nous fait redécouvrir l’art opératif multidisciplinaire élaboré en son temps par Alexandre Svetchine.

L’exportation de produits agricoles français en baisse

Le public a pu découvrir dès ce samedi la 59ème édition du Salon de l’Agriculture, évènement majeur de la filière agricole. Alors que le secteur traverse une période épineuse, notre pays, autrefois fierté de l’agriculture mondiale, a été relégué au cinquième rang des exportateurs de produits agricoles, soit une chute vertigineuse en seulement deux décennies.

Où acheter mon magazine OMERTA ?

Si vous cherchez à vous procurer le premier numéro de notre magazine OMERTA, vous êtes au bon endroit !

À Voir

Iran : retour d'expérience sur CNews de Régis Le Sommier

Débat entre Régis Le Sommier et BHL