Brésil : insurrection populiste contre la corruption
Envahissement du palais présidentiel brésilien par des contestataires anti-Lula
Plusieurs centaines de manifestants ont été arrêtés dans la capitale fédérale après le saccage des bâtiments officiels de Brasilia par des opposants au président Lula, récent vainqueur de l’élection présidentielle.
Jérôme Besnard
10 janvier 2023 à 09:29
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L’irruption des manifestants hostiles au nouveau pouvoir brésilien sur la place des Trois Pouvoirs de Brasilia, construite par l’architecte Oscar Niemeyer au début des années 1960, n’est pas surprenante. Notons d’abord sa parenté visuelle avec la prise du Capitole à Washington par l’« alt-right » américaine. La gravité politique de ces évènements ayant pour corollaire des accents burlesques provoqués par l’attitude et la tenue de certains assaillants.
Le faible écart de voix entre les deux finalistes de l’élection présidentielle, le système fédéral du pays, le poids important de l’opposition dans les États fédérés, les manifestations se succédant depuis l’élection de Lula, 77 ans, laissaient présager un tel coup d’éclat, à défaut d’un coup d’État. Toute personne s’intéressant un peu au Brésil connait l’état de fracturation sociale de cet immense pays où la violence politique concoure avec les louanges évangéliques et les transes du carnaval à agiter la société.
Loin d’être des inconditionnels du président sortant Bolsonaro, séjournant actuellement aux États-Unis, ceux qui s’en sont pris aux institutions fédérales situées de Brasilia sont avant tout des adversaires résolus du président Lula, accusé par eux d’être le symbole d’une corruption endémique chez les fonctionnaires brésiliens. Les assaillants de Brasilia sont ainsi représentatifs de la classe moyenne inférieure du Brésil : chauffeurs de taxis, artisans, coiffeurs, petits commerçants vivant de l’agro-négoce. Et c’est bien sous le chef d’accusation de corruption et de blanchiment d’argent que Lula avait été incarcéré de 2018 à 2019 avant d’être libéré puis relaxé pour vice de forme.
En déplacement dans l’État de Sao Paolo frappé par des intempéries, Lula n’était pas à Brasilia lors de l’émeute. Il peut compter sur le soutien de l’armée brésilienne pour rétablir l’ordre, puisque que contrairement à une idée reçue et au souhait des manifestants, celle-ci est très soucieuse de la légalité depuis qu’elle a …
Jérôme Besnard
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Commentaires
Dean FR
Il y a 1 mois
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il y a bien eu des armes découvertes + des armes volées
Jérôme Lauvaux
Il y a 2 mois
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Plutôt un monôme bon enfant qu'une insurrection. Que n'aurait-on entendu si un journaliste présent avait aperçu une arme dans cette foule. Si seulement l'extrême gauche quand elle manifestait à Paris était capable de cette retenue!
Jean-Christophe Goux
Il y a 2 mois
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1
Vivant les choses de l'intérieur, je trouve qu'il y a un réel parti pris dans le titre de l'article. Insinuer que Lula et le PT sont responsables de la corruption au Brésil est proprement malhonnêtes ou s'est mal connaître les rouages d'un système endémiques. La corruption est partout et à tous les échelons. Lula, puis Dilma ont toujours défendu les contre pouvoirs, quitte à s'en retrouver les victimes, au contraire de Bolsonaro qui s'est efforcé pendant son mandat à saper les institutions et qui en terme de corruption n'est pas en reste. Je partage la conclusion de l'article, même si je déplore cette fracture qui paralyse le pays.
Dean FR
Il y a 1 mois
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Jérôme Lauvaux
Il y a 2 mois
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Plutôt un monôme bon enfant qu'une insurrection. Que n'aurait-on entendu si un journaliste présent avait aperçu une arme dans cette foule. Si seulement l'extrême gauche quand elle manifestait à Paris était capable de cette retenue!
Jean-Christophe Goux
Il y a 2 mois
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Vivant les choses de l'intérieur, je trouve qu'il y a un réel parti pris dans le titre de l'article. Insinuer que Lula et le PT sont responsables de la corruption au Brésil est proprement malhonnêtes ou s'est mal connaître les rouages d'un système endémiques. La corruption est partout et à tous les échelons. Lula, puis Dilma ont toujours défendu les contre pouvoirs, quitte à s'en retrouver les victimes, au contraire de Bolsonaro qui s'est efforcé pendant son mandat à saper les institutions et qui en terme de corruption n'est pas en reste. Je partage la conclusion de l'article, même si je déplore cette fracture qui paralyse le pays.