Géopolitique

Brésil : insurrection populiste contre la corruption

La lecture des articles est réservée aux abonnés

L’irruption des manifestants hostiles au nouveau pouvoir brésilien sur la place des Trois Pouvoirs de Brasilia, construite par l’architecte Oscar Niemeyer au début des années 1960, n’est pas surprenante. Notons d’abord sa parenté visuelle avec la prise du Capitole à Washington par l’« alt-right » américaine. La gravité politique de ces évènements ayant pour corollaire des accents burlesques provoqués par l’attitude et la tenue de certains assaillants.  

Le faible écart de voix entre les deux finalistes de l’élection présidentielle, le système fédéral du pays, le poids important de l’opposition dans les États fédérés, les manifestations se succédant depuis l’élection de Lula, 77 ans, laissaient présager un tel coup d’éclat, à défaut d’un coup d’État. Toute personne s’intéressant un peu au Brésil connait l’état de fracturation sociale de cet immense pays où la violence politique concoure avec les louanges évangéliques et les transes du carnaval à agiter la société. 

Loin d’être des inconditionnels du président sortant Bolsonaro, séjournant actuellement aux États-Unis, ceux qui s’en sont pris aux institutions fédérales situées de Brasilia sont avant tout des adversaires résolus du président Lula, accusé par eux d’être le symbole d’une corruption endémique chez les fonctionnaires brésiliens. Les assaillants de Brasilia sont ainsi représentatifs de la classe moyenne inférieure du Brésil : chauffeurs de taxis, artisans, coiffeurs, petits commerçants vivant de l’agro-négoce. Et c’est bien sous le chef d’accusation de corruption et de blanchiment d’argent que Lula avait été incarcéré de 2018 à 2019 avant d’être libéré puis relaxé pour vice de forme. 

En déplacement dans l’État de Sao Paolo frappé par des intempéries, Lula n’était pas à Brasilia lors de l’émeute. Il peut compter sur le soutien de l’armée brésilienne pour rétablir l’ordre, puisque que contrairement à une idée reçue et au souhait des manifestants, celle-ci est très soucieuse de la légalité depuis qu’elle a …

Jérôme Besnard

Soutenez un média 100% indépendant

Pour découvrir la suite, souscrivez à notre offre de pré-abonnement

Participez à l'essor d'un média 100% indépendant
Accédez à tous nos contenus sur le site, l'application mobile et la plateforme vidéo
Profitez de décryptages exclusifs, d'analyses rigoureuses et d'investigations étayées

Commentaires

Dean FR

Il y a 1 mois

Signaler

0

il y a bien eu des armes découvertes + des armes volées

Jérôme Lauvaux

Il y a 2 mois

Signaler

0

Plutôt un monôme bon enfant qu'une insurrection. Que n'aurait-on entendu si un journaliste présent avait aperçu une arme dans cette foule. Si seulement l'extrême gauche quand elle manifestait à Paris était capable de cette retenue!

Jean-Christophe Goux

Il y a 2 mois

Signaler

1

Vivant les choses de l'intérieur, je trouve qu'il y a un réel parti pris dans le titre de l'article. Insinuer que Lula et le PT sont responsables de la corruption au Brésil est proprement malhonnêtes ou s'est mal connaître les rouages d'un système endémiques. La corruption est partout et à tous les échelons. Lula, puis Dilma ont toujours défendu les contre pouvoirs, quitte à s'en retrouver les victimes, au contraire de Bolsonaro qui s'est efforcé pendant son mandat à saper les institutions et qui en terme de corruption n'est pas en reste. Je partage la conclusion de l'article, même si je déplore cette fracture qui paralyse le pays.

À lire

Emmanuel Macron au pied du mur

En évitant de peu que soit votée pour la première fois une motion de censure depuis 1962, le Président de la République doit agir ou se résigner à disparaître.

[Essai] Terrorisme palestinien : le scandale de l’enquête Copernic

L’attentat contre la synagogue de la rue Copernic restera comme l’une des enquêtes antiterroristes les plus chaotiques de la Ve République. A la veille du procès, le journaliste Clément Weill-Raynal le décrypte dans un passionnant ouvrage.

[Essai] Conduire la guerre : la voie du dux bellorum

Un essai à deux voix nous fait redécouvrir l’art opératif multidisciplinaire élaboré en son temps par Alexandre Svetchine.

L’exportation de produits agricoles français en baisse

Le public a pu découvrir dès ce samedi la 59ème édition du Salon de l’Agriculture, évènement majeur de la filière agricole. Alors que le secteur traverse une période épineuse, notre pays, autrefois fierté de l’agriculture mondiale, a été relégué au cinquième rang des exportateurs de produits agricoles, soit une chute vertigineuse en seulement deux décennies.

Où acheter mon magazine OMERTA ?

Si vous cherchez à vous procurer le premier numéro de notre magazine OMERTA, vous êtes au bon endroit !

À Voir

Iran : retour d'expérience sur CNews de Régis Le Sommier