Culture

Avec Limonov et Thierry Marignac chez les Gilets jaunes

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Ma première véritable discussion avec Thierry Marignac doit remonter à 2006, lorsque mon rédacteur en chef de l’époque avait eu la bonne idée de m’envoyer réaliser un entretien sur son livre A quai (Éd. Rivages/Noir). Rendez-vous avait été pris dans une crêperie du quartier Odéon, établissement assez éloigné de ceux décris dans les ouvrages de l’écrivain. J’avais découvert ce dernier dans une édition de poche de son premier livre au titre provocateur, Fasciste, paru originellement chez Payot en 1988 et que je rapprochais alors volontiers dans mon panthéon personnel de La Mélancolie des fast foods (Éd. Grasset, 1987) de Jean-Marc Parisis. Fasciste racontait notamment une plongée au sein des milices loyalistes protestantes d’Irlande du Nord, sujet d’étude assez peu abordé en France.

Pragmatisme de la droite littéraire


Bien entendu, Thierry Marignac n’a jamais été fasciste, mais demeure, bien au contraire, un écrivain voyageur passionné aussi bien par la Russie et l’Angleterre que par les États-Unis et l’Ukraine. Son œuvre foisonnante laisse souvent pointer un fond de conservatisme libertaire ou d’anarchisme de droite, au choix, comme le résume ce passage de Photos passées, l’autobiographie que vient de faire paraître ce sexagénaire habité depuis toujours d’une réelle élégance littéraire : 
« Si j’aimais bien la droite littéraire, c’est parce que j’y discernais ce pragmatisme, cette reconnaissance de l’individu et de ses particularités. On y admettait la possibilité de s’écarter du troupeau qu’on aurait cherché en vain dans le gauchisme devenu officiel, éternellement marqué par son stalinisme d’origine écrasant toute singularité. Le néo-conservatisme et la gauche sociétale n’avaient pas encore fusionné dans ce qui donne aujourd’hui un paysage mental d’une uniformité désespérante d’un bord à l’autre, une véritable prison idéologique. Les gens de droite étaient alors plus ouverts à l’inattendu en général, à la singularité, nettement plus sympathiques et larges d’esprit …

Jérôme Besnard

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