Avocat franco-israélien puis membre du conseil d’état, Arno Klarsfeld, 57 ans, est le fils des célèbres « chasseurs de nazis » Serge et Beate Klarsfeld. Il a été le défenseur des Fils et filles de déportés juifs de France. Il est auteur d’une pétition remarquée sur le site internet change.org « Non à une troisième guerre mondiale pour le Donbass » qui a réuni 25000 signatures en une semaine. Dans le premier numéro d'OMERTA, « Ukraine, la vérité qui dérange » (à retrouver dès à présent sur boutique.omertamedia.fr) il expose son point de vue engagé sur l’évolution de la situation en Ukraine, les risques d’une escalade pour l’Europe et les œillères de BHL. Décapant.
Régis Le Sommier
20 août 2024 à 09:45
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RÉGIS LE SOMMIER :
Selon vous, se dirige-t-on vers une troisième guerre mondiale ?
ARNO KLARSFELD :
Ça, je ne peux pas le savoir... Mais c’est effectivement possible, et je regrette que l’Union européenne, la France et l’Allemagne, ne prennent pas d’initiatives pour essayer de trouver une solution diplomatique à ce conflit, qui devrait se régler par un compromis territorial. Il ne doit pas entraîner une troisième Guerre mondiale dans une Europe qui en a déjà connu deux. La première a été un suicide pour l’Europe ; la deuxième a été un nouveau suicide et la troisième le sera aussi si le conflit se déroule en Europe. S’il a lieu, ce sera là ; il ne se déroulera pas aux États-Unis. Donc en cas de conflit, l’Europe sera dévastée, et ce n’est pas dans son intérêt que le conflit se perpétue. Les deux parties - qui sont aussi fanatiques l’une que l’autre - devraient s’efforcer de trouver un compromis.
Ce sont quand même les Russes qui sont responsables depuis un an de cette escalade, notamment avec les menaces nucléaires de Vladimir Poutine. C’est eux qui ont déclenché la guerre. Quelle prise peut-on avoir sur eux pour qu’ils arrêtent la guerre ?
Dès le début du conflit, j’ai condamné l’agression de Poutine, qui est criminelle. Il n’avait pas besoin de déclencher cette guerre, il avait déjà la Crimée, il avait déjà une partie du Donbass. Il pensait sans doute prendre Kiev en quelques jours et y mettre un régime ou un gouvernement à sa main, mais il a échoué, et il est responsable d’avoir échoué. Cette guerre entraîne de nombreuses souffrances, à la fois pour les soldats et pour la population civile en Ukraine, ainsi que de vastes répercussions économiques qui bouleversent le monde. Il est le premier responsable.
Mais l’Ukraine n’est pas innocente non plus : depuis 2014, elle a bâti son identité sur une haine de la Russie, en renversant les monuments commémorant la victoire sur le nazisme et en érigeant des monuments à ceux qui avaient collaboré avec les nazis et massacré …
Régis Le Sommier
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