Sans guère de logique apparente, la France a annoncé qu’elle allait livrer des armes à l’Arménie, tout en continuant à fournir militairement l’Ukraine, allié de l’Azerbaïdjan. Plusieurs médias ukrainiens ont même salué l’intervention de Bakou contre le Haut-Karabagh.
Rémy Savarit
6 octobre 2023 à 09:08
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La France a annoncé mardi 3 octobre livrer des armes à l’Arménie après l’offensive éclair de l’Azerbaïdjan dans le Haut-Karabagh.
En parallèle, Paris continue d’aider militairement l’Ukraine, qui est un allié de l’Azerbaïdjan. Jusqu’en 2020, l’armée de Bakou a même bénéficié du soutien militaire de Kiev. Sur X (anciennement Twitter), Volodymyr Zelensky a remercié son homologue Ilham Aliev pour l’aide humanitaire fournie à l’Ukraine.
Dans le même temps, bon nombre de médias ukrainiens ont salué l’intervention de Bakou contre le Haut-Karabagh. « Selon toutes les normes du droit international, le Karabagh fait partie intégrante du territoire de l’Azerbaïdjan », peut-on notamment lire dans le quotidien de Lviv, Vyssoky Zamok.
Mais y a-t-il une logique dans la fourniture d’armes de la France ? Selon Pierre Conesa, essayiste et ancien directeur adjoint de la délégation des Affaires stratégiques au ministère de la Défense, « il faut déjà garder en tête que l’exportation d’armes, ce ne sont pas des caisses de Kalashnikov ». Pierre Conesa explique également que « l’industrie de défense française, compte tenu de sa pointure, ne peut vivre que grâce à l’exportation, sinon on n’aurait jamais de quoi payer », évoquant des « programmes très onéreux », à l’image du nucléaire ou des systèmes de défense. De tels systèmes de pointe sont-ils visés par la décision française ? Impossible de le savoir à ce stade, Catherine Colonna, ministre des Affaires étrangères, n’ayant pas précisé la nature des matériels qui pourraient être livrés à Erevan.
Bakou, toujours « partenaire de l’UE »
L’annonce de l’aide militaire de la France à l’Arménie n’a en tout cas pas été sans conséquence. Attendu le 4 octobre en Espagne, au sommet de la Communauté politique européenne (CPE, une organisation visant à renforcer les liens entre l’UE et des pays non membres) pour rencontrer le Premier ministre arménien, Nikol Pachinian, Ilham Aliev a finalement annulé sa venue, dénonçant une atmosphère « anti-azerbaïdjana…
Rémy Savarit
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