Géopolitique

[Analyse] Emmanuel Macron peine à faire entendre la voix de la France

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Depuis 2017, Emmanuel Macron peine à imprimer sa marque sur la politique étrangère française, préoccupé par les affaires intérieures et prisonnier d’un alignement atlantiste dessiné par ses deux prédécesseurs. En se rendant en Israël et en Cisjordanie le 24 octobre, puis en Jordanie et en Égypte le lendemain, le président de la République entendait rappeler l’attachement de la France à l’existence de deux États voisins, Israël et la Palestine. Pour autant, la proposition de réactiver contre le Hamas la coalition jadis réunie contre l’État islamique, pour originale qu’elle soit, envoie le signal d’un soutien renouvelé à l’État hébreu. Il est également à noter que le voyage présidentiel a évité Beyrouth, l’Élysée devant estimer que la récente visite au Liban du ministre français des Affaires étrangères, Catherine Colonna, suffisait dans le contexte d’un pays du Cèdre très affaibli par une crise économique sans précédent.
 
Le positionnement d’Emmanuel Macron satisfait un large arc parlementaire français, allant du Rassemblement national de Marine Le Pen au Parti socialiste d’Olivier Faure. Seule La France Insoumise (LFI) de Jean-Luc Mélenchon peine à condamner le Hamas comme organisation terroriste, ce qu’elle est dans les faits, certains membres de LFI allant jusqu’à la qualifier de « mouvement de résistance », adoptant ainsi la rhétorique majoritaire au sein du camp propalestinien. En dehors des amis de M. Mélenchon, quelques voix singulières critiquent néanmoins la stratégie de riposte israélienne, à l’instar de celle du gaulliste Dominique de Villepin ou celle du centriste Jean-Louis Bourlanges, président de la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale.

L’avenir incertain de la Palestine


Du fait de l’enlisement du rapprochement israélo-palestinien depuis la mort de Yasser Arafat en 2004, la Palestine n’a jamais pu accéder de facto à cette souveraineté nationale que déclare soutenir sur le principe Emmanuel Macron. Neuf États membres de l’Union …

Jérôme Besnard

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