Afflux croissant de migrants africains aux îles Canaries
L'île d'El Hierro, la plus méridionale de l'archipel des Canaries
Les iles espagnoles des Canaries font l’objet d’une arrivée exponentielle d’étrangers en situation irrégulière depuis le début du mois d’octobre. Une situation qui risque de devenir ingérable d’ici peu.
Jérôme Besnard
16 novembre 2023 à 15:15
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Les autorités ont relevé pas moins de 13 000 arrivées illégales durant le mois d’octobre aux îles Canaries, territoire sous souveraineté espagnole au large de l’Afrique. Voilà un chiffre jamais vu en quatorze ans selon l’agence Frontex, basée à Varsovie (Pologne) et chargée du contrôle des frontières extérieures de l’Union européennes. Les migrants partis de Mauritanie ou du Maroc abordent volontiers sur l’île d'El Hierro, la plus occidentale mais surtout la plus méridionale de cet archipel volcanique très touristique. Une île qui ne compte qu’une dizaine de milliers d’habitants. La situation fait donc de plus en plus penser à celle existant en Méditerranée, sur l’île italienne de Lampedusa.
Syriens et Africains subsahariens
Le chiffre d’arrivées de migrants, principalement des Syriens et des Africains subsahariens (Guinée, Côte d’Ivoire), constaté aux Canaries au mois d’octobre équivaut à celui constaté depuis le début de l’année. On en déduit donc qu’au 1er novembre, c’est plus de 26 000 personnes qui sont déjà entrées cette année illégalement par cette zone périphérique de l’Union européenne.
Il est par ailleurs intéressant de souligner la proximité géographique des Canaries avec le Sahara occidental marocain. Ce dernier fait toujours l’objet d’une contestation territoriale de la part du Front Polisario, soutenu et financé par l’Algérie. Or la gauche radicale canarienne est à la fois favorable à l’accueil des migrants et au Front Polisario, alors que les pays de l’Union européenne soutiennent majoritairement les droits du Maroc sur ses provinces sahariennes du sud. Le contrôle assez strict de son territoire par le Maroc oblige le plus souvent les migrants à embarquer beaucoup plus haut sud, en Mauritanie, pour gagner les Canaries.
Jérôme Besnard
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